Notre majorité s’engage par ce vœu pour un apprentissage de qualité, contre la précarisation de cette voie de formation, afin que les jeunes souvent les plus fragiles ne fassent pas par l’apprentissage, l’apprentissage précoce de la précarité et du sous emploi.
Ce Vœu fait référence à la Loi « Cherpion », prolongement des tentatives du gouvernement de récupérer la main-mise sur l’apprentissage et, au-delà, sur la formation tout au long de la vie alors que c’est la compétence des Régions.
Loi qui pose de nombreux problèmes.
– Le gouvernement veut faire du chiffre (pour diminuer le nombre de jeunes au chômage – 22% aujourd’hui) sans s’occuper de la qualité des formations.
– c’est le Prolongement d’un système d’aides aux entreprises avec la partie « zéro charge » (pendant un an pour toute embauche supplémentaire d’apprentis) => les entreprises sont rétribuées pour former leurs salariés et prendre des apprentis.
– Nadine Morano, ministre en charge de l’apprentissage et de la formation professionnelle, passe plus de temps à remercier les entreprises (qui s’engagent simplement à respecter la loi…) qu’à travailler avec les Régions alors que ce sont ces dernières qui ont fait et continue inlassablement à faire le travail de réhabilitation et de promotion de l’apprentissage, travail qui permettra, enfin, de reconnaître l’égale dignité des voies de formation !)
– Enfin, cette loi précarise les apprentis avec l’ouverture de l’apprentissage aux saisonniers et au travail temporaire et, plus encore, avec la possibilité de faire une formation en CFA sans contrat d’apprentissage mais avec le statut de stagiaire (plus de rémunération d’apprenti par l’entreprise mais une indemnisation de stage…)
– Comble, alors que le gouvernement annonce que l’alternance et l’apprentissage sont sa priorité, les décrets d’applications de la loi Cherpion n’étaient pas sortis à la rentrée, ce qui entraîne une grande confusion dans les CFA et les entreprises .
Nous appelons ici de nos vœux, la responsabilité de chacun, celle de l’État en premier lieu pour qu’il maintienne l’équilibre et des exigences égales pour la voie scolaire et l’apprentissage, la responsabilité e des branches et des entreprises ensuite à respecter des règles collectives dignes pour les apprentis.
Pour nous même, nous souhaitons insister ici sur l’absolue nécessité de notre propre institution à offrir aux apprentis les mêmes chances, les mêmes opportunités de se construire un avenir professionnel et individuel.
Ainsi nous appelons à ce que l’ensemble des dispositifs éducatifs et culturels leur soit largement ouvert, comme ce travail a déjà été entrepris envers les lycées professionnels et plus modestement envers les missions locales. Année Rousseau, Environnement numérique de travail, logiciels libres, tels sont les exemples de dispositifs et d’appels à projet, pour lesquels il nous faut naturellement et aussi volontairement inclure les CFA. Il s’agit là pour nous, non seulement de ne pas oublier les CFA, mais encore d’y faire une information assidue de nos politiques.
Plus encore, il s’agit de prendre acte du fait que les jeunes de CFA, comme beaucoup de jeunes de lycées professionnels, n’ont pas eu la chance de bénéficier d’un environnement et d’un accompagnement social et culturel. Ils doivent donc constituer notre priorité pour des raisons fondamentales de justice sociale. Et cette priorité signifie qu’on ne se limite pas à leur fournir une formation strictement professionnelle, mais qu’on insiste très concrètement sur les dimensions cultrurelles et citoyennes …
Il nous faut donc appliquer une attention sans faille à ces questions, ce qui permettra à notre collectivité de permettre chaque jeune rhône-alpin d’accéder non seulement à une formation de qualité mais aussi aux droits fondamentaux à la culture, à l’information et à la citoyenneté.
// Intervention de Catherine Herbertz // Session de décembre 2011 du Conseil Régional //