
Je crois effectivement que l’on peut saluer le fait que Saint-Etienne Métropole devienne métropole, réellement. Cela fait longtemps qu’on l’attendait, apparemment, puisque l’on s’appelle métropole depuis le début. C’est normal pour le rééquilibrage régional, comme vous l’avez dit. On allait se retrouver avec un système où seules les grandes villes, les grandes métropoles allaient être à l’est. Quelque part, on rééquilibre le maillage du territoire en créant deux métropoles à l’Ouest. C’est quelque chose de positif. Je le redirai, je pense que ce fonctionnement, que cette métropole ne fonctionnera bien que si elle devient inclusive. Je l’ai déjà dit plusieurs fois. Il faut que les habitants de Saint-Etienne Métropole, qu’ils soient du plus petit village à la plus grande ville, comprennent que trois quarts des compétences sont dorénavant dans la métropole, et que les trois quarts des décisions qui les impactent directement se font à la métropole. Que ce soit de l’urbanisme, par le plan local d’urbanisme intercommunal, qui arrivera un jour ou l’autre, que ce soit pour les transports, que ce soit pour l’eau, peut-être demain avec un vrai projet culture, ainsi de suite. Globalement, c’est la métropole. Pour que les Stéphano-métropolitains on pourrait dire, j’invente un mot que tout le monde a, mais je ne sais pas si ce sera le bon, on verra, se sentent bien à l’intérieur de notre intercommunalité, il va falloir leur faire partager notre projet, donc le développer devant eux, leur expliquer ce que l’on veut et en parler avec eux.
Globalement d’ailleurs, je pense qu’un jour ou l’autre il faudra y arriver, j’espère le plus tôt possible, c’est-à-dire dès la prochaine élection, il faudra une élection que j’appelle au vrai suffrage universel direct. C’est-à-dire sans passer par l’élection dans les mairies, mais avoir une élection avec des listes de gens qui se présentent dans les métropoles avec un projet métropolitain. Parfois c’est dans la loi, parfois ça ne l’est plus. On a trois ans. On verra comment cela se termine.
Plus dans le détail de cette métropole, il y aura une discussion à avoir, sans doute après le vote des communes, mais vous l’entamerez sans doute en bureau avant. La métropole ne va pas normalement fonctionner comme fonctionnait Saint-Etienne Métropole jusqu’à aujourd’hui. Il va sans doute y avoir des choses à affiner, des règles nouvelles à respecter. Il va y avoir des questions à se poser sur la répartition des compétences. Par exemple, certaines compétences sont restées à la mairie de Saint-Etienne, comme la communication et la recherche de subventions. Peut-être faudrait-il les remettre au sein de Saint-Etienne Métropole ? Elles ont été déléguées à Saint-Etienne Métropole, mais elles restent dans le bâtiment municipal. Il faudrait peut-être les mettre dans le bâtiment intercommunal. Peut-être me suis-je trompé ? Vous me le direz.
Ce soir, il y aura sans doute des abstentions ou des votes contre. Je vais éliminer d’entrée les extrêmes qui sont toujours contre. Je vais dire simplement que, dans un certain nombre d’abstentions et de votes contre, je pense qu’il y aura des gens qui doutent, qui doutent de cette structure au-dessus des communes, et qui ont justement envie d’un plus grand partage du projet. Je pense qu’il ne faudra pas mettre tout le monde dans le même lot et se poser cette question de ces gens qui s’interrogent sur quel avenir pour notre métropole.
Vous avez dit que Saint-Etienne, en s’installant comme métropole, va avoir son mot à dire sur l’enseignement supérieur. Vous avez raison et c’est très bien. Néanmoins, personnellement, je dirais que j’ai une très grande inquiétude avec l’enseignement supérieur, parce que l’entrée dans l’IDEX est une chose de très positive globalement pour les deux facultés, mais pourrait bien mener des Lyonnais, qui ont malheureusement, et heureusement pour eux, beaucoup de doctorants et beaucoup de scientifiques de haut niveau, à faire que l’on ne retrouve à Saint-Etienne que les licences masters et que les doctorats partent un jour à Lyon. Ce serait un pôle métropolitain, puisque l’on pourrait parler de pôle métropolitain, désarticulé, déséquilibré, et ce n’est certainement pas, je crois, ce qu’il faut ni ce qu’aucun d’entre nous ne veut.
Dernière chose, il faudra toujours se poser la question des territoires inter métropole. Je sais que Monsieur Gérard COLLOMB, qui a fait la première métropole en Rhône-Alpes, a dit : c’est simple, le principe de la métropole est le château de sable. Je vous le redis ; je crois que je l’avais dit une fois. En gros, on met toutes les richesses au milieu et puis cela descend comme dans un château de sable ; il restera bien des miettes pour ce qu’il y a autour. Globalement, nous devons penser, je crois que c’est ce que vous disiez, mais peut-être me direz-vous l’inverse, libre à vous de répondre, le développement de cette métropole en pensant au développement d’une partie de la Haute-Loire, d’une partie de l’Ardèche et d’une partie de la Loire, et même une partie du Rhône et de l’Isère. Et construire avec eux un projet métropolitain ou un projet intermétropolitain, des franges métropolitaines, vous l’appellerez comme vous voulez, mais se poser la question de l’équilibre territorial est très important.
Olivier Longeon, Conseiller métropolitain Europe Ecologie Les Verts de St Etienne Métropole