Manufacture – ANRU // Intervention des Verts au conseil Municipal de St Etienne // Lundi 7 Mars 2005
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Dossier N° 2 : Révision partielle du POS à la Manufacture d’Armes

Monsieur le Maire, chers collègues, nous profitons de cette délibération pour la révision partielle du POS à la Manufacture d’Armes de St Etienne, pour analyser la situation du dossier Manufacture-centre du design, et proposer différentes pistes pour la concertation que vous voulez développer.

Depuis six mois, nous proposons de revoir le projet Finn-Geipel. Vous le refusez sous le prétexte juridique qu’il y a eu un concours d’architectes. Vous annoncez que le rejet du choix du jury coûterait très cher à St Etienne Métropole.
Permettez nous, de vous demander des compléments d’informations quant à cet éventuel coût de la modification car ce que nous avons lu, ne nous permet pas de dire qu’une éventuelle indemnisation est dûe. Certes depuis, vous avez passé un marché avec les architectes. Mais ce marché a été contracté par le bureau de St Etienne Métropole sans confirmation du choix du jury par le conseil syndical de St Etienne Métropole ce qui, selon moi, pourrait-être une cause d’annulation. Mais j’avoue ne pas avoir assez été étudié cette solution, même si un recours réussi de la partie adverse nous tirerait cette épine du pied.

Nous comprenons l’urgence de la réalisation du centre de design pour la création d’emplois et d’activités, et pour que St Etienne Métropole bénéficie des subventions européennes promises. Il faut avoir entamer les travaux avant décembre 2006 pour une fin de chantier avant décembre 2008.

Si vous continuez sur la voie de l’actuel projet Finn Geipel, les associations compétentes iront sans doute au tribunal administratif. Leur principal argument sera la non-consultation de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites.
En effet, depuis1997, les associations ont dûment et régulièrement demandé le classement du site ou son inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. En 2001, la Direction Régionale des Affaires Culturelles leur a notifié avoir ouvert une procédure d’étude du classement. De plus, certains experts du Ministère de la Culture ont analysé dans des documents publics, le site comme un monument d’intérêt national.
Or le décrêt de 1924 modifié, portant application de la loi de 1913 elle aussi modifiée, est très clair. Dès l’instant, où une personne compétente a demandé un classement, la DRAC a un an pour consulter la CRPS, ce qui n’a pas été fait, ce qui est donc irrégulier et va donc entraîner l’annulation d’actes administratifs dont évidemment le permis de démolir et le futur permis de construire.
Pire, quand le propriétaire est un établissement public comme Epora en est un, l’État doit lui signaler la procédure engagée ; celui-ci a un mois pour donner son avis qui n’est que consultatif pour la CRPS. Or cette autre procédure régulière n’a selon nos informations pas été respectée, ce qui est d’autant plus grave que le Préfet à voix informative au sein du Conseil d’Administration d’EPORA.
Si cette procédure juridique échouait, ce serait une première en France.
Et nous ne parlerons pas trop d’une dizaine d’autres irrégularités que les opposants pourraient soulever auprès des juridictions administratives. Il y en aura bien une de recevable et de valable comme peut-être la procédure de commande de la démolition entre St Etienne Métropole et EPORA dont nous n’avons trouvé aucune trace officielle.
Cette révision de POS qui est une énième révision de POS aurait nécessité, selon nous, des avis dûments établis au minimum des responsables du SCOT que nous ne voyons pas cités, comme il nous semble pourtant que la loi SRU l’impose.
Quant au contenu de cette délibération, il est tout aussi risqué, puisque la commission des sites n’a pas été consultée et que, nous savons que l’Architecte des Bâtiments de France a réservé son avis quand à la démolition. Il est vrai que contrairement à ce que vous nous dites, le permis de démolir parle de raser les jardins au niveau naturel du sol, ce qui correspondrait au massacre des 2 seuls jardins publics à l’anglaise de St Etienne. Ce qui fait beaucoup pour les riverains puisque, selon nos informations, la place Carnot verrait son jardin disparaître au profit d’un parking souterrain.
Bref, une procédure juridique va tout bloquer, elle sera longue et coûteuse pour nous tous et surtout pour le projet.
Cette procédure sera beaucoup plus longue et plus coûteuse qu’une négociation avec l’architecte.

A moins que vous ne cherchiez une bonne raison de ne pas faire ce centre, je vous propose une triple consultation de la population.
En premier, vous montrez votre maquette actuelle, même si la concertation a déjà été largement entamée par notre travail d’information.
Il aura suffi que nous annoncions quelles démolitions sur le site représentaient votre projet et que nous invitions les stéphanois à visiter le lieu, pour qu’aujourd’hui, l’opposition batte son plein et que vous ne puissiez plus l’ignorer :

  • Plus de 5 000 signatures aux pétitions des associations sans compter celles des partis politiques,
  • Des centaines de courriers adressés par des anonymes à vous-même, à vos services, à ceux de l’État et aux journalistes,
  • Un courrier envoyé par les associations à tous les habitants du 42000,
  • La création de sites internets dédiés qui globalisent plus de 10 000 connexions,
  • Un déplacement de l’Association des Journalistes du PATrimoine,
  • Un sondage effectué certes avec les moyens des bénévoles par les associations qui note une opposition très importante de la population,
  • Des dizaines d’articles publiés, à tel point que sur les moteurs de recherche internet, on trouve plus souvent des articles sur l’opposition à votre projet que sur ce projet lui-même.

Néanmoins nous qualifierons cette future maquette du projet Finn Geipel comme votre proposition à 100 %.
Nous proposons de soumettre aussi aux stéphanois, votre proposition à 90 %, nous voulons dire le projet Ricciotti, qui a de plus la richesse de mettre en valeur la partie souterraine du site.
Enfin, nous proposons de mettre en valeur votre proposition à 80 %, c’est-à-dire le déplacement du projet Finn Geipel, le long de la voie ferrée et du boulevard Thiers pour connecter le projet avec le Zénith et Chateaucreux, et d’utiliser les anciens bâtiments de la Manufacture pour réaliser un programme immobilier de très grand standing et l’hôtel 4 étoiles que vous voulez pour St Etienne, le tout à l’intérieur des bâtiments historiques. Evidemment, nous garderions l’Ediacat en lieu et place des H conservés et non amputés comme vous l’aviez promis.

La concertation sur 3 projets alternatifs sera donc plus juste et plus large.
Elle donne la possibilité d’étudier juridiquement la valeur de la protection du site contre celle du retrait du choix du jury et, de pouvoir commencer les travaux dans les 6 mois pour bénéficier des subventions européennes. Elle donne la possibilité à la ville de demander la consultation de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites et répondre ainsi pleinement au vœu formulé par la Région.

En attendant cela permet de parfaire le contenu de ce centre de design que nous ne trouvons pas défini, en dehors du déménagement de l’école des beaux arts. Cela permet aussi de recaler l’objectif architectural avec le contenu et recruter une véritable équipe de gestion du projet qui soit présente.

En attendant la fin de cette concertation, nous vous demandons de stopper toute démolition sur le site, même si vous obtenez le permis de démolir. Quelle démonstration de mépris vous donneriez à ceux qui vous ont élu, en annonçant la consultation de la population tout en commençant les travaux. Le passé récent de la démolition nocturne de la maison Peurrière nous a rendu méfiant.

Pour aller plus loin et donner une envergure nationale de plus, au projet, vous pouvez monsieur le maire tenter une expérience exemplaire à St Etienne, en organisant un référendum municipal sur les différentes solutions.

Pour terminer, chers collègues, il nous faut vous expliquer qu’il n’est sans doute pas possible de parler de « Cité Internationale » puisque ce nom appartient à la ville de Lyon et que selon nos informations, la ville de Saint Etienne n’a pas demandé à nos voisins le droit de l’utiliser.

Dossier N°3 : Approbation générale du dossier ANRU

Monsieur le Maire, chers collègues, les Verts s’interrogent sur la politique de l’ANRU qui, ne développe pas une vision transversale.

Dans leur globalité, ces dossiers marquent enfin un fort soutien de l’État pour des villes qui en avaient besoin. Ces opérations vont permettre de récupérer des retards d’aménagements dans certains quartiers périphériques et même dans des quartiers centraux.

Mais nous sommes inquiets parce qu’une fois que l’État aura attribué sa participation, il restera peu pour les autres quartiers comme La Cotonne, Terrenoire, Cotechaude ou Solaure, pour en citer quelques uns, ou pour le reste de nos agglomérations.

Nous doutons de la politique Borloo parce qu’elle fait la part beaucoup moins belle que nos ex-GPV aux emplois locaux. La Région a d’ailleurs insisté sur le volet insertion à réaliser par les communes en contre-partie de son aide.

Nous doutons que les petits propriétaires participent autant et aussi bien que vous les souhaitez à des réhabilitations comme celles que vous envisagez pour Beaubrun-Tarentaize-Séverine ou le Crêt de Roch. Vos perspectives nous paraissent trop optimistes.

Etant donné le volume important de démolitions et de déplacements d’habitants, qui s’ajoutent à ceux créés par le transfert du patrimoine de la SAIEM à l’OPAC, nous craignons un fort malaise psychologique pour tous les déplacés, même si parfois les aménageurs ne leur demanderont que de traverser la rue et même, s’ils habitent des lieux de moins bonnes qualités. D’ailleurs la Région Rhône-Alpes insiste en contre-partie de son financement sur la concertation avec les habitants ce qui ne ressort pas dans cette délibération. Comme elle demande aussi à ce que les projets soient conduits dans le respect des cahiers des charges de la Haute Qualité Environnementale.

Nous notons aussi que la Région ne financera pas les démolitions. Si nous en comprenons certaines, nous doutons de cette solution. Alors qu’à St Etienne un bon millier d’hommes, de femmes et d’enfants, certes pas tout le temps en situation régulière, vivent dans des conditions de logements quasi-inhumaines (caravanes et bidon-villes), on va raser des logements construits. Nous ne sommes pas les seuls à être gênés, nous nous permettrons de citer le propos de Ghislain de Montalembert dans le figaro magazine du 26 février denier qui dit que l’objectif du Plan Borloo est de « créer 250 000 nouveaux logements sociaux et en réhabiliter 400 000 autres, ce qui passe curieusement mais inévitablement par 150 000 destructions » et pourtant je ne cite pas la dernière lettre de Lutte Ouvrière ou de la LCR.

Ayant quelques connaissances dans le milieu du bâtiment, je terminerai ce propos par une analyse simple. Nous connaissons tous, les difficultés de recrutement de ce secteur, or le plan Borloo, s’il est réalisé pleinement, demande au secteur du BTP de mettre les bouchés doubles sur quelques années ce qui va être difficile à réaliser et que certains chefs d’entreprise étudient avec une grande méfiance parce qu’il y a aura un après avec peut être beaucoup moins de travail et la conversion sera dure.

Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons, les projets peuvent être forts pour les quartiers concernés, mais les autres quartiers resteront dans l’attente de nouveaux crédits.

Dossier N°4 : ANRU sur Beaubrun-Séverine-Tarentaize et Crêt de Roch

Monsieur le Maire, ,chers collègues, malgré des journées de travail intensives, les dossiers nous paraissent parfois incomplets. Par exemple sur Beaubrun-Séverine-Tarentaize nous pensons que le compte n’y est pas.

Quel est le devenir de la bibliothèque municipale ? En effet, compte tenu du nombre de visiteurs et d’utilisateurs de ce lieu, comparé aux lieux de jauge équivalente dans des agglomérations équivalentes et, compte tenu que cette bibliothèque héberge une importante cinémathèque, nous affirmons que pour que la bibliothèque fonctionne bien, notamment pour que le calme qui y règne, il faut envisager le doublement de sa surface. Hors le projet ANRU sur ce quartier ne prévoit rien. Comptez vous faire quelque chose pour remédier à cette situation ?

Dossier N°10 et 11 : Réseaux souterrains de la Manufacture

Monsieur le Maire, ces 2 dossiers sont là pour des suppléments de travaux dûs aux multiples réseaux souterrains de réserves, tunnels et autres caves de l’ancienne Manufacture impériale d’armes de Saint Etienne.
Ce dossier est pour nous le signe de manques dans l’étude de ce site avant aménagement. En effet, quitte à réaliser un lieu fort de design, complété par les réserves de surface pour des décors ou des musées, nous pensons que le réseau souterrain de la Manu aurait dû être intégrer au projet global d’aménagement, comme d’ailleurs le projet Ricciotti semblait le proposer.

Monsieur le maire allez vous étudier cette solution ?

Dossier N°23 : Commission d’indemnisation des commerces pour les travaux du Furan

Monsieur le maire, les Verts se félicitent de la mise en place d’une telle commission tant les commerces stéphanois sont éprouvés par les travaux en cours. Mais nous sommes choqués parce que lorsque nous vous avons demandé cette juste indemnisation lors d’un récent conseil municipal, vous nous avez répondu que tout avait été mis en place.

Dossier N°28 : Semaine Colombie du secours catholique

Monsieur le maire, pour une bonne compréhension du dossier, nous vous demanderons de préciser s’il s’agit bien de la Colombie qui est honorée dans cette semaine du Secours Catholique, ou de la Bolivie comme il est aussi écrit dans la même délibération.

Dans le cas où le pays serait la Colombie, nous souhaitons que la ville fasse une intervention officielle pour la libération des otages et notamment d’Ingrid Bétancourt qui est une citoyenne française.

Nous pensons d’ailleurs plus globalement que la ville devrait mieux soutenir les actions en direction des otages, par exemple en mettant leur portrait sur la façade de l’hôtel de ville comme cela a été fait ailleurs, pour que nous n’oubliions pas.

Dossier N° 36 : Fête de la ville

Monsieur le Maire, chers collègues, vous connaissez notre position sur la fête de la ville, elle ne change pas. Pour ne pas épiloguer, nous rappellerons juste que, par exemple, pendant la fête de la ville, les transports en commun ne desserviront plus le centre ville privant certains de participation à cette fête.

Nous voudrions ajouter, monsieur le maire, qu’il y a quelques jours, monsieur Millier présentait la fête de la ville aux membres des comités de quartier. Il a terminé sa présentation de la nuit des cloches en expliquant qu’une fois finie cette nuit, les stéphanois pourraient aller à l’église ou au temple. Nous vous rappelons donc que nos collectivités sont laïques et que leurs administrés ne sont pas que bouddhistes, protestants et catholiques.