Management de l’environnement
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Assemblée Plénière – 22-23 Décembre 1999
Intervention de Jean-Philippe BAYON

Management de l’environnement

Madame la Présidente,
Madame, Monsieur,

Je voudrais, au titre de rapporteur du groupe de travail sur la performance environnementale, commencer mon intervention en remerciant mes collègues pour le travail fourni.

Le secteur des éco-industries constitue désormais un secteur de première importance : près de 155000 emplois directs pour une dépense nationale de 130 milliards de francs. Mais outre ce secteur spécifique, l’ensemble des entreprises sont concernées par la maîtrise des pollutions. En effet, il est de la responsabilité légale de prévenir avant de réparer, de réduire le volume des déchets avant de les trier, de limiter la pollution de l’eau avant d’épurer.
Cette contrainte est aussi une source d’opportunité en développant un potentiel technologique et industriel innovant qui a une influence réelle sur la performance globale de l’entreprise.

Les approches jusqu’ici trop parcellisées (déchets, pollutions) sont donc maintenant remplacées par une approche multi critères prenant en compte l’ensemble des étapes du cycle de vie des matériaux, produits ou procédés de la fabrication à leur recyclage final en passant par leur phase d’utilisation.

Aujourd’hui, par le programme proposé, la région Rhône-Alpes souhaite promouvoir une nouvelle forme de démarche qui encourage plutôt qu’elle ne pénalise et incite à une implication plus étroite des acteurs économiques dans des approches volontaires. En effet, le socle des politiques environnementales reste encore constitué dans notre pays, par une approche réglementaire traditionnelle.

De plus, quand on part du constat qu’il y a 50000 installations classées en Rhône-Alpes et que les inspecteurs de la DRIRE ne peuvent en contrôler que 600 par an, il est évident que l’outil réglementaire, qui constitue une base incontournable, doit être épaulé par l’incitation à la démarche volontaire.
En effet, le respect de l’environnement devenant progressivement l’une des principales composante du management des entreprises, les industriels s’engagent, pour des raisons de pérennisation de leur activité, vers des démarches volontaires. Parmi les deux approches possibles, on distingue celle centrée sur les sites de production et celle axée sur le produit. Le programme régional proposé aujourd’hui permet de répondre à ces deux démarches.

Ainsi, sur le vocable de performance environnementale, notre programme vise à intégrer la problématique environnementale dans l’ensemble des pratiques de l’entreprise, de son organisation à son fonctionnement.
En effet, une pollution est le révélateur d’un dysfonctionnement du procès de production, à savoir une perte de rentabilité. Derrière un dysfonctionnement environnemental se cache souvent un dysfonctionnement social. La prise en considération de la problématique environnementale permet :

  • d’introduire la rigueur et un minimum de formalisme au niveau des procédures de travail et des modes opératoires,
  • de réduire les consommations d’énergie et de matières premières,
  • d’améliorer sa capacité financière en intégrant que la prévention d’une pollution coûte bien moins cher que son traitement,
  • de développer un climat de confiance avec le public, les associations et les riverains.

Agir sur l’environnement permet d’améliorer la performance générale de l’entreprise, donc de pérenniser les sites et des emplois.

Or, 90% des entreprises de Rhône-Alpes ne sont pas aux normes environnementales et sont donc exclues de certains appels d’offres internationaux demandant la certification ISO 14000. Comment continuer à parler du rayonnement économique, européen et mondial, des entreprises rhônalpines sans agir sur ce paramètre.

Le programme d’aide à la performance environnementale qui est aujourd’hui proposé à vos votes constitue un début de réponse. Il faudra en faire une évaluation dans un an et surtout l’abonder financièrement de façon beaucoup plus conséquente si l’on veut qu’il ne se résume pas uniquement à un outil de communication.