Il faut juger les incendiaires, tous les incendiaires ! // Communiqué de presse // Novembre 2005
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Les Verts-Loire sont inquiets du climat de tension qui s’étend au département.

Les Verts-Loire sont scandalisés par l’attitude du ministre de l’Intérieur qui fait campagne sur le dos des jeunes des quartiers. Des propos irrespectueux ont été tenus par des responsables qui tout en exigeant un plein respect de la République ne l’observent pas eux-même envers certains.
Les Verts-Loire condamnent la violence. Même si les dégradations expriment un ras-le-bol, elles sont inacceptables et doivent être punies. Les responsables de ces évènements accentuent l’image dégradée de quartiers que des habitants et des équipes compétentes s’évertuent à changer. Les Verts sont solidaires du traumatisme moral et matériel subi par tous. Ils savent que les comportements violents sont l’écume d’une crise sociale et d’un mal-être profond mais ils affirment qu’en retournant leur rage désespérée contre leurs proches et leurs voisins, les incendiaires se trompent de méthode.

Les Verts Loire affirment que le gouvernement est responsable de cette situation de désespérance :
• Suppression des subventions aux associations faisant du travail social, notamment du Fonjep et du Fasild qui permettait les cours d’alphabétisation ;
• Réduction des médiateurs de rues, des éducateurs et travailleurs sociaux dans les quartiers ;
• Suppression d’une police de proximité ;
• Réduction voire suppression des études surveillées dans les écoles ;
• Fonctionnement scandaleux des Zones Franches Urbaines (Technopôle stéphanois où presque aucun habitant du quartier n’ont été employés par les industriels qui bénéficient d’exonérations de charges sociales) ;
• Suppression des emplois-jeunes pour recréer un dispositif proche ;
• Croyance aveugle dans la rénovation urbaine avec des dispositifs d’aide à l’acquisition pour location, ou à l’achat de logements, qui maintiennent les plus défavorisés ensemble au lieu de faire de la mixité sociale ;
• Refus d’entretien d’immeubles entiers au prétexte de leur future démolition ;
• Refus de certaines mairies d’accepter des logements sociaux sur leur commune comme à Villars ;
• Abandon progressif du soutien à l’éducation populaire dans les quartiers ; …

A la suite des déclarations de Jacques Chirac, les Verts renouvellent leur grande inquiétude face à l’incompréhension du Président et du gouvernement. Les Verts condamnent la répression comme unique réponse qui agit comme une provocation supplémentaire.

La réponse urgente qui doit être apportée à cette situation est une réponse politique qui propose un avenir à toutes celles et ceux qui vivent dans l’ensemble du pays ; ce n’est pas simplement de continuer à développer une politique sécuritaire dont on voit les conséquences et les impasses.

Les Verts-Loire appellent chacun à ne pas répondre aux provocations des uns et des autres et exigent des élus locaux un véritable changement de politique sociale.

Les Verts-Loire rappellent que la politique de grands travaux dispendieuse de fonds publics change peut-être l’image extérieure de la ville, mais laisse des quartiers de côté. Il faut sortir de l’urbanisme de la belle maquette et retrouver la voie du dialogue avec les habitants pour reconstruire avec eux des quartiers vivants. Les habitants des quartiers aujourd’hui en ébullition doivent accéder à tous les emplois et notamment aux plus hautes fonctions de notre République. L’anonymat des Curriculum Vitae doit être appliqué sans délai.

Les Verts-Loire tiennent à témoigner tout leur soutien aux riverains et victimes des incidents, aux personnels de la Stas et des sociétés du Roannais qui ont été touchées, à toute l’équipe du Réseau d’Education Prioritaire de Montreynaud qui se retrouve sans moyens, au personnel des structures associatives de La Cotonne ainsi qu’aux forces de l’ordre et aux pompiers.