Dossier N°25- Réalisation de diagnostics énergétiques – Subventions
A l’heure où l’énergie fossile va se raréfier et donc devenir de plus en plus coûteuse, il est essentiel que les collectivités locales anticipent pour ménager leurs futurs budgets de fonctionnement.
L’audit énergétique dans les bâtiments municipaux de Firminy (Mairie et Firmament) est donc une excellente initiative. Mais il s’agira ensuite de mettre en place ensuite, non seulement des travaux d’isolation ou de correction, mais aussi d’introduire des nouveaux comportements et nouvelles procédures auprès des utilisateurs de ces locaux collectifs.
Et il ne suffit pas de s’arrêter à ce diagnostic énergétique pour ces deux seuls secteurs de la commune !
Le chantier est immense, à la hauteur des défis. Il s’agit aujourd’hui non seulement de faire face à une augmentation des dépenses énergétiques, mais aussi de répondre au Protocole de Kyoto : Pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2° C , il faut une division par 4 des émissions de GES d’ici 2050 par rapport au niveau actuel. Ce qui signifie d’ici 2020, se fixer un objectif de – 30 %.
Le rapport de la « mission parlementaire d’avril 2006 sur l’effet de serre » montre avec le scénario « négaWatt » comment il est possible de réduire drastiquement les émissions françaises avec 3 axes de réduction :
– la sobriété énergétique (limiter les émissions de GES liées aux comportements les plus gaspilleurs et les moins nécessaires)
– l’efficacité énergétique qui permet pour un même service rendu de consommer moins d’énergie
– les énergies renouvelables pour la production d’électricité, de chauffage ainsi que dans les transports.
Or deux secteurs posent un problème particulièrement aigû à cause de leur fort développement : les bâtiments (+22%) et les transports (+23%) et représentent 19 et 26 % des émissions nationales.
Actuellement, les consommations d’énergie primaire pour le chauffage dans les constructions neuves sont en moyenne de l’ordre de 120 kWh/m2/an et dans le parc ancien de 330 kWh/m2/an auxquelles s’ajoutent les consommations énergétiques moyennes de 37 kWh/m2/an pour l’eau chaude sanitaire.
La mauvaise isolation des logements est le paramètre principal qui influence les consommations. Son amélioration passe par une meilleure isolation des murs, des plafonds et des toits, la généralisation du double ou triple vitrage et des systèmes de ventilation récupérant la chaleur de l’air sortant.
Ainsi, il faudrait parvenir à des seuils maximum de consommation d’énergie primaire d‘origine non renouvelable :
– pour le chauffage à 50kW/m2/an ;
– pour l’eau chaude sanitaire à 15 à 30 kWh/m2/an .
Le dépassement de ces seuils sera autorisé à condition qu’il soit couvert par le recours aux énergies renouvelables.
Il faut donc rapidement enclencher une dynamique identique d’audit énergétique et de travaux d’isolation pour l’OPHLM et enclencher de manière TRES VOLONTARISTE, des travaux d’isolation des logements sociaux de la commune.
– Avec de telles mesures sur les logements étendue sur tout le territoire français, il sera possible d’économiser 34 millions de tonnes équivalent pétrole par an dont 25,4 pour le résidentiel et 8,4 pour le tertiaire.
– Et ce qui est intéressant dans ce programme ambitieux, c’est que ces mesures pour le climat sont très créatrices d’emplois locaux non délocalisables, car liés à un territoire ou à des débouchés régionaux. Le nombre d’emplois pouvant être crées en France est évalué à 120 000 les 20 premières années et à 96 500 les 20 suivantes.
– Cette mesure aura également un fort bénéfice social en réduisant la facture énergétique des ménages. Il peut être proposé d’utiliser en priorité les crédits du CCAS, actuellement ponctionnés partiellement pour résorber des dettes importantes en charges de chauffage et de les réaffecter en dépenses d’investissement en matière d’isolation des logements.
Anne de Beaumont, conseillère municipale des Verts