La situation financière des collectivités locales n’est pas bonne. Cinq phénomènes viennent se superposer pour expliquer cette crise qui s’annonce :Une décentralisation menée en force et ce malgré l’avis hostile de nombreuses institutions et personnes y compris de la majorité actuelle. Les transferts s’accompagnent de moyens financiers insuffisants et pourtant compte tenu des secteurs transférés les collectivités ont le devoir de réussir : éducation, voirie, social… Déjà conseils général et régional ont augmenté leur fiscalité de 6% et ce n’est qu’un début. L’état se défausse sur les collectivités afin de réduire la dépense publique au niveau national au nom d’un combat contre le déficit public mais les mêmes qui tiennent ce discours au niveau étatique s’empresse de faire l’inverse au niveau local. La décentralisation sans démocratie à la base, démocratie participative comme il est convenu de l’appeler, n’est que tromperie et en réalité constitution de féodalités locales.
Une loi de finances 2006 néfaste qui limite la liberté d’action des collectivités en créant un bouclier fiscal à 60% et un plafonnement de la taxe professionnelle. Les représentants des maires, conseils généraux et régionaux toutes tendances politiques confondues sont sérieusement inquiets et ils l’ont fait savoir.
Des collectivités sollicitées dans tous les domaines, y compris dans des domaines qui sont typiquement de la compétence de l’état comme la sécurité par exemple. Cet affaiblissement voulu et planifié de l’état ne peut qu’engendrer une forte demande sur les collectivités qui se trouvent en bout de chaîne.
Une crise sociale qui se creuse et qui fait que les institutions locales sont un recours pour beaucoup.
Une crise de l’énergie qui n’en est qu’à ses débuts et qui peut coûter très chère et en particulier à ceux qui refusent de prendre les devants.
De ces cinq points énumérés découle logiquement cinq d’action pour le D.O.B.2006 et les suivants :
Un besoin immédiat de discuter et de débattre. La politique ne peut pas qu’être une affaire de spécialistes.
Une politique fiscale plus transparente qui combinerait une hausse modérée des taxes en direction des familles en tenant compte de la hausse annuelle et nationale des bases (car on fait toujours comme si cette dernière n’existait pas) et une politique fiscale équivalente en direction de la taxe professionnelle au niveau de la communauté d’agglomération, simple souci d’équité et d’investissements sociaux nécessaires.
Et précisément une attention plus soutenue au social. Il est par exemple grand temps d’agir côté St Rambert en direction des jeunes. Des locaux existent (la maison Favier par exemple) des bonnes volontés et des capacités aussi, il faut les mettre en œuvre.
Des diagnostics et des propositions faits par des cabinets d’étude qualifiés et reconnus doivent être réalisés d’urgence dans le domaine de l’énergie afin de se fixer une programmation d’actions et une politique de l’énergie.
Ce bref et non exhaustif exposé n’a pour but que de tracer quelques pistes mais encore faut-il avoir au départ une volonté politique.
Narcisse Olle