Débat d’orientation budgetaire // Intervention au Conseil de St Just St Rambert // Mars 2005
Partager

DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE 2005

ST JUST ST RAMBERT

Comme chaque année ce débat est l’occasion de fixer les choix politiques de notre commune à travers l’orientation donnée à son budget. Car, et il faut l’affirmer fortement, des choix sont possibles : toutes les politiques communales ne se ressemblent pas ! Une commune peut décider d’agir d’abord dans le domaine social et culturel telle année avec toujours l’écologie en toile de fond et ensuite changer de priorité l’année suivante et une autre municipalité peut éviter de faire ces choix.
Mais ces choix se font à partir d’une situation politique, économique et sociale qui, elle, ne dépend pas de la commune. Ainsi aujourd’hui deux données conditionnent en partie notre vie communale : les restrictions budgétaires et la décentralisation. Les transferts de charge de l’état vers les collectivités locales sont bien entamés et ne peuvent qu’inquiéter (voir les hausses de la fiscalité de 6% aussi bien pour le conseil général que pour le conseil régional) et le retrait des services publics s’accélère en imposant par exemple la fermeture de bureaux de poste ou de perceptions.
Faire ces choix veut dire que la forme et le fond marchent ensemble. L’un ne va pas sans l’autre. Or chez nous la forme est et a toujours été totalement absente et le fond manque de clarté.

1) LA FORME :

La forme, en matière d’options budgétaires comme ailleurs, est avant tout une question de démocratie et de débat. Mais à St Just St Rambert par exemple pas de commission des finances ce qui est un cas rarissime surtout pour une commune de cette taille. Les choix sont ainsi confinés à quelques-uns en dehors de tout regard et commentaire considérés sans-doute comme non légitimes !
Nous demandons par conséquent la création immédiate de cette commission avec une représentation équitable des oppositions avec la volonté d’y travailler sincèrement et à livres ouverts.

La forme c’est aussi l’implication de la population dans les choix à faire car une élection tous les six ans (voire tous les sept ans) est largement insuffisante. Certes la chose n’est pas simple mais encore faut-il essayer. Or c’est tout le contraire que l’on fait ici. Des réunions ont bien lieu de temps en temps mais elles se tiennent bien en aval des projets, une fois que ceux-ci sont presque bouclés. L’absence quasi-totale et permanente de public aux séances du conseil est une autre preuve que la conception de la gestion mise en pratique est grandement autarcique. La spontanéité n’existe pas dans ce domaine mais encore faut-il donner envie aux citoyens de s’investir. Un moyen serait de créer des conseils de quartier, un côté St Just et un côté St Rambert par exemple, pour que ceux-ci deviennent un lieu de débat et de propositions, premier pas vers ce qu’il est convenu d’appeler une démocratie participative.

2) LE FOND :

La fiscalité constitue aujourd’hui un problème délicat à gérer dans la mesure où les salaires connaissent une très faible progression depuis plusieurs années déjà, le capital grignotant des parts au travail, et où les prix s’envolent au-delà de l’indice officiel. Certes la fiscalité de notre commune était en retrait par rapport à des communes de la même strate jusque il y a encore quelques années mais le retard est en train d’être comblé à marche forcée. Rappelons aussi que la fiscalité locale est injuste socialement parlant puisque peu adossée aux revenus.
Les bases locatives ayant été relevées nationalement d’un peu plus de 1%, il nous semble qu’une augmentation de 1,5 à 2% serait suffisante.
Quatre axes d’action devraient être à notre avis largement améliorés : le social, le sportif, le culturel et l’écologique.
L’action sociale reste à construire dans notre commune, je veux dire celle qui consiste à essayer que les bénéficiaires de cette action en soient eux-mêmes les acteurs, celle qui consiste à avoir des objectifs précis de justice et de liens et des moyens pour y parvenir et non pas l’action que nous avons connue jusqu’à présent qui est plutôt celle de dames ou de messieurs charitables mais qui ne cherchent surtout pas à faire bouger l’édifice social. Pour nous il s’agit d’une action transversale qui concerne d’abord les jeunes mais aussi l’ensemble de la population. Le contrat éducatif local est un début à développer largement. La coordination est une des clés de la réussite comme nous l’avons déjà dit : le recrutement en cours est important et encore plus la pérennisation de ce poste.
D’autre part cela pose aussi le problème des structures. En effet comment mener cette politique sans lieux ni services ? C’est l’associatif qui ici comme ailleurs est aux avants postes. L’exemple de la M.J.C. est criant : on fait grand cas d’une aide exceptionnelle accordée en 2004 à cette association mais c’est précisément cette dernière, avec le FJEP, qui a permis à la commune pendant longtemps d’avoir une façade sociale et culturelle. Alors il est temps de s’engager clairement sur la programmation de nouveaux bâtiments pour la M.J.C. ; quand, comment, où et à quel prix ?
Autre manque pour une commune comme la nôtre : point de bibliothèque municipale ou de médiathèque comme on dit aujourd’hui ! Là aussi programmons, discutons et avançons ! Si la culture a une signification pour une commune comme la nôtre c’est bien à travers cette structure permanente et pérenne qu’elle a une chance d’exister !
Le domaine sportif a à l’évidence un besoin de rénovation important. Les gymnases de la salle polyvalente et des Unchats sont hors normes et à bout de souffle. Là aussi quelle programmation, quels objectifs sont fixés par la municipalité ? On peut se le demander !
Si l’écologie sert de toile de fond et de décor à bien des discours, on ne voit rien venir de concret sinon tout le contraire : des parkings et des routes, des routes et des parkings ! Qu’en est-il des transports collectifs ? Aucune réflexion à l’horizon. Notre commune, pas plus que les autres, n’intervient jamais sur ce sujet crucial lors des réunions de la communauté d’agglomération dont c’est pourtant une des compétences. Il serait temps d’agir également sur les bâtiments communaux afin que la commune montre l’exemple dans l’économie d’énergie.
Ces remarques et propositions peuvent facilement s’intégrer dans la révision du PLU qui vient à peine de commencer, souhaitons-le en tous les cas. Préparons le terrain à travers
des études nécessaires dans bien des domaines afin de mieux connaître les diverses caractéristiques et besoins de notre commune car si tout le monde a son avis sur son évolution, le temps n’a jamais été pris pour faire un point sur son évolution et surtout son futur.

Narcisse Olle