Barrage des Plats – Déviation de Fayol // Intervention au Conseil Municipal de Firminy // 19 décembre 2005
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Question de la vidange du Barrage des Plats à St Genest

Quelques questions suite à la gestion désastreuse de cette vidange de barrage.

Je regrette combien la commune a pêché par technocratie, en méprisant les compétences des associations de pêcheurs, expertes sur ces questions et qui avaient appelé à la vigilance sur certains points : Les pêcheurs organisés en AAPPMA avaient demandé
La construction d’un bassin en dur pour retenir les boues. La Mairie de Firminy n’a pas accepté cette demande et a opté pour un batardeau en terre pour filtrer les particules en suspension (il fallait faire face à un débit de 2 m3 par seconde).
L’installation d’une pêcherie pour récupérer les poissons. La pêcherie installée fut dérisoire par sa taille. La Mairie n’a pas tenu compte des avis de la police des Eaux ni du Conseil Supérieur de la pêche : Résultat sur 3 tonnes et demi de poisson, 775 kgs seulement ont pu être récupérés.
La fin de la vidange devait avoir lieu pendant la Vogue. Or quand la boue est sortie, il s’est produit une grosse aspiration et il n’y avait personne d’astreinte cette nuit là à 1 H du matin (astreinte occupée avec la Vogue). Les vannes n’ont été manœuvrées qu’à 7H du matin. Un flot énorme de boue était dans la rivière et le taux de turbidité fut 20% supérieure au barrage de Naussac. Au lieu de 200 TU , il y en avait 4000 MTU par litre.

A l’heure où nos élus communautaires se gargarisent du concept de «développement durable», il est choquant de constater cette gestion à court terme de la vidange du barrage. Alors que de telles opérations techniques sont délicates et soulèvent des difficultés spécifiques et dépendent d’aléas climatiques, techniques, ce contexte aurait justifié de l’application d’un principe de précaution supplémentaire.
Pour faire des économies à court terme (sur le bassin de rétention, sur la pêcherie, sur des équipes d’astreinte technique aux périodes les plus délicates,.. ), la commune est engluée dans une spirale d’ennuis techniques sans fins, aux conséquences économiques majeures pour des pisciculteurs locaux, aux conséquences environnementales pas encore toutes évaluées, et avec une facture salée pour la commune de Firminy, consécutive à de nombreux avenants imprévus et dépenses supplémentaires.
Où est l’économie finale pour les deniers de nos concitoyens ?

L’historique plus détaillé peut être rappelé ici :
Malgré une demande de la Mairie de Firminy pour une dérogation jusqu’en 2007 à la vidange décennale (par lettre du 6 1 2004), les fédérations départementales de pêcheurs et AAPPMA réunies par la mairie, produisent un document commun reprenant leurs demandes et recommandations.
Un document sur les seuils et sur le suivi des carnets de captures de truites est envoyé après une rencontre avec le cabinet AQUASCOP pour donner quelques informations sur l’aval de la rivière. Des réunions ont lieu sur les paramètres de qualité de l’eau, sur les différents points de mesure et des pêches d’inventaire ont lieu sur 5 stations de la Semène afin de connaître la population piscicole avant la vidange les 16 et 17 juin 2005

Mais dès les 15 et 16 juin, de nombreux riverains de la Semène téléphonent pour signaler que l’eau de cette rivière est très sale. C’est la construction du batardeau en terre en aval du mur qui se fait sans prendre toutes les précautions (pas de pose de tuyau) pour la rivière. Un bassin de décantation en dur avait été demandé par les pêcheurs pour retenir les boues.
Entre juillet et août 2005, rencontre avec le commissaire enquêteur en mairie de Saint Didier et réunion préparatoire à la vidange. Le CDH est convoqué aux préfectures de Loire et de Haute Loire en septembre 2005

La vidange a débuté le 30 septembre vers 14 heures. Elle devait durer 15 jours. Ainsi le barrage devait être vide vers le 17 octobre pour respecter le calendrier, tout retard ayant de lourdes conséquences sur la phase de remplissage.Le processus s’est déroulé normalement, même si l’épisode pluvieux de début octobre avait légèrement retardé l’abaissement de la retenue.
Lors de la réunion hebdomadaire de suivi de vidange du 11 octobre, les participants ont souhaité que la fin de vidange, étape critique, se déroule plutôt en début de semaine qu’un vendredi avait de pouvoir faire face le mieux possible aux éventuels aléas. Pour cela la ville de Firminy devait « gérer » la fin de vidange afin qu’elle se déroule le 17 ou 18 octobre.

  • Le 13 octobre la ville de Firminy informe les fédérations de pêche, AAPPMA et brigades du CSP que la fin de vidange et la récupération des poissons se feront les 17 et 18 octobre et que les bottes de paille seront changées pour qu’elles récupèrent le maximum de matière en suspension.
  • Le vendredi 14 octobre, des personnes changent les bottes de paille du batardeau, mais le travail n’est pas entièrement terminé, ni le vendredi et toujours pas le lundi matin. Et quand les bénévoles de l’AAPPMA de St Didier arrivent sur le site avec ceux de l’AAPPMA de St Genest et la fédération de la Loire, le lundi 17 octobre, la hauteur d’eau dans le barrage a monté. Le niveau se situe au dessus de la vanne de restitution du débit réservé et est revenu au niveau du 12 octobre. La pêche est reportée au lendemain !
  • Le 18 octobre,tout le monde est là : les bénévoles des AAPPMA de St Genest Malifaux et St Didier, les polices de l’eau, les brigades du CSP, la DDE de la Loire, les responsables des services, les services techniques et services de l’eau de Firminy, ainsi que le premier adjoint. La pêche n’est toujours pas possible, car le barrage est toujours trop haut !
  • Pendant la nuit de mardi à mercredi, le culot de boue passe par la vanne de fond. Les personnes du cabinet AQUASCOP chargées de mesurer la qualité de l’eau constatent que l’eau qui sort, est de la boue. Les valeurs de matière en suspension et d’ammoniaque dépassent tous les seuils. Le projet d’arrêté interdépartemental prévoit « En cas de dépassement des seuils pour l’un des paramètres, la vidange devra être arrêtée par fermeture des vannes. Ces dernières pourront être ré ouvertes après vérification par un essai de vidange de 15 minutes, de la validité des paramètres sous le contrôle du service de la police de l’eau ». Pourquoi la vanne de fond n’a été manœuvrée qu’à 7 heures le mercredi 19 octobre. Pourquoi lors de la phase la plus délicate de la vidange, aucune équipe d’astreinte n’était sur le site ?
  • La station de la Clare a pu traiter l’eau de la Semène jusqu’à l’arrivée de la vague noire le mercredi en fin d’après-midi. A partir de ce moment, les membres de l’AAPPMA de St Didier qui ont suivi le linéaire de la Semène n’ont pu rien voir, tellement l’eau était chargée. Sur le paramètre de turbidité, les valeurs mesurées dans la Semène étaient 20 fois supérieures (4000 NTU) à la plus mauvaise mesurée lors de la vidange de Naussac !
  • Le jeudi 20 octobre 2005, les bénévoles de St Didier sont démoralisés, le cœur n’y est plus et pourtant il s’agit de sauver le maximum de poissons qui sortent par la vanne de fond. 725 kg de poissons partent à l’équarrissage, 775 kilos sont déversés dans le fleuve Loire, 1000 kg se sont échappés dans la rivière dont la majorité est aujourd’hui dans le batardeau. Ce même jour, une plainte est déposée contre la ville de Firminy auprès de la gendarmerie de St Didier.
  • Le barrage est vide le 20 octobre 2005 vers 11h30.
  • Deux réunions de crise ont eu lieu à la préfecture de St Etienne, la ville de Firminy a refusé de court-circuiter le barrage par un tuyau! Par contre deux nouveaux batardeaux (composés de bottes de paille fixées par des piquets) ont été installés entre le mur du barrage et le batardeau de filtration.
  • La DASS de la Haute-Loire a fait réaliser des analyses pendant le week-end du 22 et 23 octobre 2005 sur la qualité sanitaire de l’eau vers Pont Salomon car cette eau est destinée à l’abreuvage des bovins.
  • Le 21 octobre, la ville de Firminy fait installer plusieurs dispositifs de filtration en aval du barrage pour améliorer la rétention des matières en suspension, ainsi que pour nettoyer le batardeau principal.
  • Le 26 octobre 2005, la FPPMA de la Loire avec le soutien de bénévoles des AAPPMA de St Genest et St Didier font une pêche de contrôle aux Gauds (1,5 km en aval du barrage). Les truites sont présentes, résultat encourageant, mais pas déterminant.
  • Beaucoup de boue s’est déposée dans le lit de la rivière en amont du batardeau principal. La ville de Firminy doit pomper l’eau du batardeau, enlever les boues et les poissons morts et changer les bottes de paille.
  • Le 28 octobre 2005 du matériel de pompage est installé. Le pompage est en cours lors du week-end des 29 et 30 octobre. Tout ceci a comme conséquence une remontée du niveau de l’eau dans la retenue, ainsi le 7 novembre 2005 le barrage dépasse la côte du 11 octobre.
  • Le 14 novembre, la qualité de l’eau qui sort du barrage s’est améliorée du fait que 8 mètres d’eau s’y trouvent. De très nombreux poissons sont remontés au pied du mur.
  • Le 16 novembre 2005, la FPPMA de la Loire avec le soutien de bénévoles des AAPPMA de St Genest et St Didier récupèrent 800 kg de poissons pour l’équarrissage. Le fait d’être passé par la vanne et la pêcherie puis un séjour de 4 semaines dans une très mauvaise eau les ont rendus impropres à un déversement dans une autre rivière.
  • Pour vider la retenue, la ville de Firminy installe des tuyaux de déverse dans le batardeau principal et ouvre plus largement les vannes. Le 22 novembre, il est vide, il a fallu plus de 7 semaines pour vider la retenue alors que 16 jours étaient programmés. Les travaux ont déjà pris plus d’un mois de retard.

Après la vidange.
– A partir du 28 novembre 2005, les travaux nécessaires à la construction du batardeau amont (dans la retenue) débutent, ils doivent durer 2 semaines

2- Sur le contournement Fayol
Le contournement de FAYOL reste d’actualité et demeure indispensable, compte tenu du trafic sur ce boulevard. : bruit à un niveau très élevé, pollution atmosphérique, risques importants d’accidents de la circulation à proximité de deux écoles et de la bibliothèque municipale. De tels axes routiers n’ont pas leur place en zone très urbanisée avec des habitations très proches du boulevard, des trottoirs très étroits et sont incompatibles avec une politique promouvant les modes doux et les transports collectifs trop rares actuellement sur ce secteur. La situation s’est dégradée avec l’installation du nouveau centre commercial Leclerc.
Il faut cependant reconnaître qu’il y a trois risques à ce contournement :
1°) Risque du développement d’une « pompe à trafic » qui ne peut être effectivement combattue que par des interdictions très sévères et une réorganisation du trafic au niveau de la Haute Loire
2°) Risque de connexion entre ce contournement de la RD 500 avec le COSE, que nous contestons dans sa justification et dans son principe. Pour nous, il ne s’agit pas de tracé alternatif, mais de non fondé de fond de ce contournement supplémentaire de St Etienne. Une re qualification de la rocade de St Genest Lerpt pourrait bien débloquer les choses, surtout si une politique plus audacieuse était menée pour des transports collectifs, en araignée et entre des communes périphériques sans forcément repasser par le centre ville.
3°) Risque en aval sur la vallée de l’Ondaine au niveau des inondations notamment. en cumulant déjà l’incidence Autoroute + LECLERC + bétonnage systématique des berges et lotissements ,…

Nous demandons donc que des études vérifient les risques secondaires notamment sur le bas de la vallée