Emprunt – Manufacture – Urbanisme // Conseil Municipal de St Etienne du 5 septembre 2005
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Dossier N°2 : Compte-rendu des décisions prises par le maire

Monsieur le Maire, dans le dossier N°2 qui donne compte rendu de vos actes, nous lisons dans la décision N°TM051907 que la ville va sans doute donner un complément à Michel Guénaire, votre conseiller juridique, le plus cher ou l’un des plus cher de la ville, compte tenu de la « complexité d’adaptation des documents d’urbanismes de la ville induits par le projet Cité du design ».

Etant donné votre attachement à ce projet, nous ne comprenons pas que le dossier n’ait pas été éclairci avant de lancer les procédures de réalisation comme vous l’avez fait. D’autre part, je vous propose de présenter ces notes d’honoraires à St Etienne Métropole car ce sont les décisions de St Etienne Métropole qui imposent ces lourdes dépenses à la ville pour adapter ses documents d’urbanisme au projet.

D’autre part, la décision N°51927, nous fait part de difficultés qui apparaissent dans les expropriations du fond de la place Jean Moulin. Votre municipalité ayant des projets urbains pour ce lieu, nous souhaitons savoir si l’Architecte des Bâtiments de France a été consulté préalablement pour désamorcer tous conflits éventuels, le lieu est en fait situé dans plusieurs périmètres de protection et susceptible de comporter des éléments du passé stéphanois.

Dossier N° 11 : Garantie d’emprunt à la SEDL

Monsieur le maire, dans ce dossier la ville accorde une garantie d’emprunt à la SEDL pour une opération conduite dans le cadre du dossier ANRU.

Rien d’illogique, mais lors du dernier conseil municipal, vous aviez l’air moyennement rassuré quant à l’avenir de la SEDL. Et à son équilibre financier. La situation s’est-elle améliorée pour que la ville puisse faire une telle garantie sans risque ?

Dossier N°13 : Révision des espaces boisés classés au droit de la Manufacture d’armes de St Etienne

Monsieur le maire, en lisant la délibération que vous nous proposez de voter, nous constatons qu’une nouvelle fois votre équipe fait preuve d’un triple mépris

D’abord le mépris du patrimoine local même quand il est d’importance national, certes au grè des démolitions Peurrière, hôtel Pupier et nous en passons, les stéphanois devraient s’y habituer.

Ensuite c’est un mépris des procédures démocratiques de la République, comme en témoigne votre précipitation dans la démolition alors que le permis de démolir n’était pas disponible, ou maintenant votre refus de la validité de l’enquête publique, sans parler des propos qui font référence à l’indépendance du commissaire enquêteur tenus par vos adjoints et qui sont cités dans l’enquête publique.

Enfin c’est un mépris des stéphanois qui se prononcent largement pour la défense du site.

Mais où donc ce centre de design conduira St Etienne et St Etienne Métropole. Nous ne savons pas qui est responsable entre St Etienne métropole et la Ville de St Etienne voir même les deux, mais le dossier va de mal en pis. Le quartier du Marais n’a jamais aussi bien porté son nom et nous constatons que vous vous y embourbez chaque jour un peu plus. La gestion hasardeuse du dossier continue.

Nous le redisons, l’idée d’un centre de design est la bonne, nous la défendons depuis notre programme municipal de 1993. Mais, par pitié, faites là aboutir dans de bonnes conditions. Le dossier de lancement du projet était bien maigre, 1 à 2 pages dans les cartons de St Etienne Métropole, et malgré cette sous-définition du contenu, St Etienne Métropole, vous et votre équipe, avez lancé concours d’architecte et recrutement.

Là suite on la connaît.

Votre choix architectural est fortement contesté par les stéphanois comme en témoignent les signatures aux pétitions. Vous avez contesté le sondage improvisé des associations sur la forme, mais vous avez été incapable de le contester sur le résultat ou alors osez faire un vrai sondage grandeur nature.

Votre choix n’a rien d’original : la forme de ce bâtiment de Finn Geipel est la même que cet architecte commet partout, allez voir à Limoges, le bâtiment existe déjà.

Vous avez enfin un des architectes internationaux que vous vouliez. Puisque la mode, dans les grandes villes, est de faire intervenir toujours les mêmes grands architectes internationaux. Tant pis, si à chaque fois les mêmes formes ressortent, tant pis aussi pour les régionaux de l’étape. Mais cela restera un sacré paradoxe que notre ville qui veuille faire la vitrine de son design en la faisant construire par d’autres comme si nous n’avions même pas des gens capables de nous livrer localement la pointe de la création actuelle. Il y a quelques architectes locaux qui sont amers.

Les recrutements n’ont pas été à la hauteur jusque peut être au dernier.

Et vous persistez dans un dossier très mal ficelé au niveau du droit. Et pourtant, il y a plus de 6 mois que nous vous le disons en conseil municipal. Mais vous persistez dans l’erreur. Au passage, compte tenu de ce que vous écrivez dans le dossier de consultation de l’avocat Guenaire et de ce qu’on lit dans ce dossier, on peut se demander si tous les permis de construire et de démolir de cet espace respectent bien les règles du droit.

Pourtant vous ne pouvez vous reprocher de ne pas avoir mis tous les moyens possibles et imaginables pour faire passer votre choix auprès des stéphanois, tout en essayant d’éviter une consultation de tous les stéphanois. En plus des lettres, des articles, des expositions, des pré-consultations, vous avez réalisé une première réunion à l’hôtel de ville puis une autre à l’espace de congrès. Malgré l’éloignement géographique progressif des consultations du lieu des démolitions, les associations et stéphanois avaient abondamment participé. Au vue du résultat de cette dernière enquête, on s’attend que vous invitiez les stéphanois à nouveau sans doute à Rochetaillée ou à St Victor pour vous éloigner encore plus de l’épicentre de votre erreur, mais vous auriez encore une majorité d’opposants à votre projet.

Vous continuez avec un tel entêtement que certains supposent que vous souhaitez qu’un recours extérieur stoppe votre projet. Certains stéphanois se demandent, si le dossier ne comporte pas une énième faille que vous ne pouvez avouer et que vous souhaitez faire porter l’échec de la réalisation sur les défenseurs du patrimoine. Alors que c’est la somme conséquente de ratages de ce projet qui nous conduisent à l’impasse. Certains par exemple disent que le projet sera stoppé par une nécessaire et coûteuse réfection de la voûte du Furan au droit du centre de design. Alors qu’il serait si simple pour vous de déplacer le projet de ressortir grandit de cette affaire.

Le délibération d’aujourd’hui est un morceau de bravoure des services chargés de sa rédaction. Elle mérite d’être versé aux annales du droit administratif. Les enquêtes publiques attirent rarement les foules et quand une enquête conclut à un avis défavorable, c’est encore plus rare.

Alors, la lecture de la délibération municipale d’aujourd’hui est à mettre dans les annales. Vous y affirmez que les gens ne se sont pas préoccupés que de l’implantation actuelle du bâtiment mais que 2/3 des personnes soutiennent l’implantation sur le site de l’ancienne manufacture. Quelle tronquerie de base étage, vous voulez faire croire au soutien à votre projet, alors que de nombreuses personnes ont écrit qu’elles voulaient le centre du Design mais pas sur cette cour d’honneur. Le pas qu’elles ont faites en votre direction est important, avant elles voulaient un autre projet maintenant elles acceptent la forme de Finn Geipel mais la veulent juste ailleurs. Quant aux quelques personnes qui soutiennent le projet, je vous défie de donnez tous les noms tant on y retrouve qu’une maigre poignée de vos principaux soutiens dans ce conseil municipal ou dans vos services.

Contrairement à ce qui est écrit, ce n’est pas « réaliser essentiellement la préservation historique du sire » qui est en cause mais surtout la préservation d’une perspective remarquable. De plus, Saint Etienne pourra tout autant « s’affirmer comme capitale française du design et bénéficiée de retombées majeures » que la platine occupe la cour d’honneur ou soit établie en façade du boulevard Thiers.

Au delà de s’affirmer, il faudra être une ville majeure pour le design en France et pour cela il faudra autre chose que cette délibération.

Vous n’avez donc même pas réussi à décrocher un avis favorable au déclassement des espaces boisés classés de l’ancienne Manufacture. Mais vous affirmez partout que tout Saint Etienne vous soutient sur votre projet de centre de Design. Nous voyons que ceux qui ont soutenu ce projet se comptent presque uniquement avec les doigts des deux mains, alors que les autres sont plus nombreux. Malgré les moyens de communication phénoménaux mise en œuvre par vos équipes, vous arrivez à 11 soutiens, c’est moins que très très peu. Et la proportion d’avis favorable et défavorables correspond curieusement au résultat du référendum amateur des associations.

Nous aurions pu rêver que vous alliez faire preuve de raison et bien il n’en est rien, vous persistez. L’avis est défavorable, mais vous avez décidé de faire comme s’il était favorable.

Nous voterons contre votre proposition parce que le projet est très mal positionné malgré vos destructions entamées. Nous voterons contre parce que c’est un refus de démocratie qui ne correspond à ce que nous attendons de la démocratie participative. Pour une fois que des citoyens se déplacent, disent ce qu’ils en pensent, pour une fois que le commissaire enquêteur ne vous suit pas, vous refusez d’accepter le choix des stéphanois. C’est une nouvelle fois de trop.

Il y a 2 ans, vous avez fait preuve d’impéritie lors de l’établissement du cahier des charges du concours architectural :

  • En omettant de signaler que la Manufacture d’armes stéphanoise faisait l’objet d’une procédure de protection que vous connaissiez ;
  • En manifestant ostensiblement une indifférence complète à la présence d’espaces boisés classés.

Sur le premier aspect, vous avez dû aller plaider à la CRPS, afin d’obtenir l’autorisation de démolir la partie frontale de la Manufacture et vous vous êtes empressé de faire démolir au cas où les choses n’iraient pas dans votre sens.

Sur le deuxième aspect, votre morgue et celle de votre équipe viennent d’être démentis par les stéphanois et par le commissaire enquêteur.

Ainsi vous entraînez notre ville et notre intercommunalité dans un processus de plus en plus hasardeux.

Aujourd’hui, la délibération que vous proposez est plus que de l’inconséquence, c’est de l’inconscience.

Les stéphanois ne voulaient pas de la démolition et ils ne veulent pas d’une construction dans la cour d’honneur, combien de temps allez vous encore l’ignorer ?

Vous passez outre, votre entêtement, comment qualifier autrement votre attitude après plus d’un an de controverses locales et nationales, votre entêtement donc, sera la cause d’un blocage prévisible de la construction du bâtiment et de l’installation d’un centre de design. Nous vous laissons en porter la responsabilité.

Dossier N°19 : Marché de rénovation de la place de la Rivière

Monsieur la Maire, comme chacun d’entre nous le sait, cette place est séparée de l’autoroute par une simple barrière de sécurité. Quand auront lieu à cet endroit la réalisation des murs anti-bruits qui auraient aussi un intérêt pour la sécurité du lieu ?

Dossier N° 35 : Dénomination de rues

Monsieur le maire et chers collègues, nous souhaitons profiter de ce dossier pour vous demander le changement de dénomination d’une rue.

En effet, St Etienne possède dans la vallée du Furet, une rue Alexis Carrel. Certes cet homme fut un grand scientifique français, même nobelisé, mais il fut aussi un membre de l’intelligentsia du maréchal Pétain. En effet ce partisan de l’eugénisme, lors la guerre de 1939-45, entre autre, a tenu des propos scandaleux qui ne sont pas dignes d’être honorés. Nous souhaitons donc que cette rue trouve un autre patronyme comme cela a déjà été procédé dans plusieurs villes de France.

D’autre part, nous proposons aussi qu’une rue de St Etienne soit nommée rue d’Hiroshima et de Nagasaki comme c’est la demande du maire d’Hiroshima à l’occasion du 60ème anniversaire des bombardements de ces villes. Compte tenu des relations industrielles de St Etienne et du Japon cela nous paraît une bonne dénomination.

Citation si nécessaire : « On pourrait faire comprendre aux jeunes gens à quels malheurs ils s’exposent en se mariant dans des familles où existent la syphilis, le cancer, la tuberculose, le nervosisme, la, folie, ou la faiblesse d’esprit. »

Dossier N° 61 : Revente d’une partie de la Chapelle des italiens

Monsieur le Maire, décidément que de rebondissements dans ce dossier qui est une nouvelle preuve de votre mauvaise gestion.

Dans cette affaire, comme nous vous l’avions fait remarquer au conseil municipal de Janvier dernier, la ville a d’abord refusé de faire jouer son droit de préemption pour acheter cet immeuble, puis vous avez finalement fait jouer votre droit de préemption au mois de janvier auprès de l’agence Val de Loire Immobilier qui a fait au passage une plus value, alors qu’il aurait suffit d’acheter à la fondation qui vendait dans un premier temps. Et aujourd’hui vous revendez le terrain au Toit Forézien 30 000 E au dessous de l’estimation des domaines.

C’est pour le moins une gestion bien légère de l’argent de la ville et des stéphanois.