Vous nous demandez dans cette délibération d’émettre un avis favorable à la proposition d’extension du périmètre de Saint-Etienne Métropole arrêtée par M. le Préfet.

Dans la motivation de cette délibération, vous nous indiquez noir sur blanc que cette proposition ne répond pas totalement à la logique de cohérence territoriale et de bassin d’emploi, mais qu’elle permet à notre communauté urbaine de dépasser les 400 000 habitants.

On comprend donc que cette proposition du représentant de l’Etat ne vous convient, ni du point de vue de la cohérence, ni du point de vue du bassin d’emploi. Mais vous nous la soumettez tout de même car, en fait, votre seul but est d’atteindre, coûte que coûte, le seuil fatidique des 400 000 habitants. Vous avez pourtant dit et redit que votre but n’était pas d’atteindre ce seuil à tout prix, que s’il était atteint ce serait au regard de la cohérence des territoires, des bassins de vie et d’emploi.

Vous nous prouvez le contraire aujourd’hui. Et puisque je sais, Monsieur le Maire, que vous êtes amateur de textes allégoriques, rappelez-vous ce qui arriva à une certaine grenouille !

Mais trêve de plaisanterie. En fait, en encourageant ainsi des superstructures, vous allez contraindre les citoyens à vivre dans des méga-communautés qui n’ont en fait qu’un seul but : se mettre à l’échelle de l’Union Européenne.

Je ne suis pas seule à penser ainsi, de nombreux écrits développent cette thèse. Ceux qui votent en faveur de telles méga-structures, toujours plus éloignées des peuples, porteront la responsabilité de ce qui, à terme, sera un désastre pour les citoyens en tant qu’individus.

La tendance est à la révolte des populations contre ces superstructures technocratiques. Nous le constatons de plus en plus en Europe et dans le monde. Le développement de structures toujours plus grandes et éloignées des peuples est une erreur, source de tensions toujours plus grandes. Cela ne va pas dans le sens d’une histoire que l’on souhaiterait plus humaniste.

Je redis ce soir que des décisions d’une telle importance, qui ont des implications dans la vie quotidienne de nos concitoyens, devraient être soumises à leur approbation. A ceux qui rétorquent que la question de la Métropole a fait l’objet de propositions de campagne lors des élections municipales, je dis que nombre de Stéphanois ne savent hélas toujours pas trop de quoi il retourne lorsqu’on leur parle de communauté urbaine, et c’est normal tant la confusion règne encore.

Je suis, par ailleurs, certaine que si nous demandions aux habitants des autres communes de la future Métropole ce qu’ils pensent de cette nouvelle structure, beaucoup diraient qu’ils souhaitent garder un lien de proximité avec leur commune.

Il faut également prendre garde, comme l’a dit Mme CAYEUX, Sénatrice-Maire de Beauvais, que vous connaissez à n’en pas douter puisque membre du parti Les Républicains, à ce que les métropoles ne siphonnent pas les territoires alentours. C’est une crainte que je partage hélas avec d’autres élus des communes de Métropole.

Au regard de ce que j’ai pu évoquer ce soir et de mes votes antérieurs, je voterai défavorablement concernant l’avis proposé, non pas sur le contenu du texte proposé par M. le Préfet, mais sur le principe même de l’agrandissement à marche forcée de la communauté urbaine. Merci.

Stéphanie Moreau, conseillère municipale Ecologiste du groupe St-Etienne en Mieux