Aujourd’hui, nous votons la prise de compétences communales par St-Étienne Métropole et notre Pacte de Cohérence métropolitain. Ce pacte de cohérence métropolitain est un outil qui a vocation à organiser les relations entre la Métropole et les Communes de son territoire. Il garantit la bonne articulation et la complémentarité des actions de la Métropole et des communes, pour la mise en œuvre des politiques métropolitaines.
St Etienne Métropole s’envisage Métropole. Elle devra donc « combiner l’humain et l’urbain » et devenir « une Métropole inclusive ». Dans une période de crise économique et de précarisation croissante, c’est sur l’effet « levier » des différentes politiques publiques entre elles, que la nouvelle agglomération doit être résolument volontariste, faute de quoi, la fracture sociale et territoriale risque de s’aggraver.
Le fonctionnement institutionnel antérieur de fédération de petites communes tel qu’était l’EPCI de St Etienne Métropole est à dépasser. Celui de la nouvelle collectivité que serait la Métropole, est en construction/transition/mutation. La transition écologique permet une approche positive et humaniste, des moyens pour faire face à l’avenir, à ses risques et à ses crises, partant, de ressources et de possibilités d’agir sur son futur. Elle est à la fois un projet pour le devenir de la Métropole et un moyen pour permettre un développement solidaire. Elle doit guider l’ensemble des politiques de développement urbain, économique et social.
Agir sur les facteurs de réchauffement climatique par la réduction de consommations d’énergie, le développement du recyclage des déchets, la construction durable et la rénovation thermique des bâtiments, favoriser la mobilité durable, soutenir les circuits courts dans l’agriculture, la recherche en santé environnementale, l’économie sociale et solidaire…, sont autant de secteurs d’activités économiques pour St Etienne Métropole, créateurs de nouvelles filières, d’innovations et d’emplois locaux.
Le territoire métropolitain comporte de fortes inégalités sociales et territoriales entre les communes, voire au sein même de certaines communes. Les politiques menées pendant 40 ans par les différentes collectivités n’ont pas permis de réduire significativement les inégalités socio-spatiales : elles les ont tout juste atténuées, mais sans inverser significativement les « tendances lourdes nationales ».
L’enjeu aujourd’hui est de construire une métropole équitable et solidaire induite par une transition écologique et un projet social ambitieux, pour réduire les fractures sociales et territoriales, pour permettre à chaque habitant de la métropole, quel que soit son âge et son lieu de résidence, son statut , d’accéder à un logement, à un emploi stable (pour les actifs) ou à un parcours de formation, à des services publics de qualité (transports, services urbains, services sociaux, collèges, énergie…), de bénéficier d’un environnement de qualité et qui ne nuise pas à sa santé (air, bruit, nature en ville…). Il s’agit de réduire le non-recours au droit, de travailler à ce que chacun trouve sa place dans la Métropole, et en premier lieu, sa place de citoyen.
Une démocratie plus ouverte doit se développer aussi au sein de l’institution, afin d’éviter de produire une technostructure rigide descendante. La métropole peut devenir une institution innovante et dynamique par l’organisation collaborative de ses services, la réflexion des commissions où siègent les élus, et leur coopération autour de projets de territoire. Par ailleurs, les citoyens sont des acteurs en puissance, donc des partenaires potentiels, jouissant de formes d’expertise d’usages. A ce titre, ils sont demandeurs de plus d’information et moins de communication marketing. Ils aspirent à participer activement aux transformations de la société et des territoires, et à plus de générosité et de solidarité.
C’est pourquoi, à l’exemple, de la pépinière de la cité du Design et de son Mixeur, il nous faut être attentifs et permettre les initiatives qui foisonnent un peu partout à l’échelle micro-locale, pour proposer des formes renouvelées d’intelligence collective, de démocratie plus ouverte. Les citoyens sont la première ressource de nos territoires. C’est avec eux, et non seulement pour eux, que nous devons construire les politiques publiques qui les concernent. Des espaces de co-working, des formes d’économie de partage (garde d’enfants, voiture en commun, jardins partagés…) vers plus de sobriété et consommation raisonnée, se développent partout en Europe et dans le monde. Dans notre région, elles traduisent aussi des modalités nouvelles d’engagement et de participation au devenir de nos territoires.
La Métropole doit être une terre d’innovation partagée et contribuer ainsi à la vitalité de ses territoires. Or, les usages et outils numériques se développent à la faveur de pratiques collectives au service de projets innovants. L’Education au numérique est donc indispensable aujourd’hui pour former l’esprit éclairé et créatif des jeunes et moins jeunes : éducation à l’image, éducation à la citoyenneté, aux médias participatifs, à la création artistique, etc., sont autant de moyens de former des citoyens avertis et prévenir le décrochage scolaire ou social.
Par ailleurs, être informé, est une source pour penser et se développer. Aussi, les données ouvertes au public doivent devenir encore plus collaboratives et conviviales. Elles doivent faciliter les démarches, qu’elles soient administratives, de loisirs ou de pratiques quotidiennes et favoriser le développement d’une économie de partage (déplacements blablacar, mopi, transports publics, lieux associatifs, jardins partagés à l’exemple du Crêt de Roc, etc.). Elles offrent, en outre, une matière pour innover, non seulement pour les entreprises, mais également pour les citoyens et pour co-construire de nouveaux services à expérimenter.
La question de la proximité ne s’oppose à la mise en place de la Métropole, elle se joue dans la délégation de gestion vers les communes qui laisse la Métropole fixer les orientations politiques. Ainsi, les politiques sont élaborées et définies à l’échelle de la métropole, à l’exemple de l’eau on mutualisera et on ne fera plus chacun son petit barrage, en concertation avec différents acteurs ; elles peuvent être mises en œuvre dans le cadre de délégations de gestion aux communes ou conférences territoriales des maires, selon le territoire le plus pertinent de l’action publique et la volonté des communes ou des conférences des maires.
Olivier Longeon, conseiller communautaire Europe Ecologie Les Verts de St-Étienne Métropole