Plan Local d’Urbanisme // Intervention d’Olivier Longeon au conseil municipal de Saint-Étienne // 13 avril 2015
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Vous décidez aujourd’hui de réviser le Plan Local d’Urbanisme. Ce n’est pas un moment anodin de ce mandat, puisque c’est le document principal qui régit l’urbanisme, pour la suite du mandat quand il sera publié, mais au-delà car il est destiné à durer au moins une dizaine d’années.

Je comprends ce que vous écrivez, à savoir qu’il y a quelques petits changements comme l’engagement national pour l’environnement ou le SCOT Loire Sud ; mais quand vous ajoutez qu’un de vos objectifs est d’asseoir le développement de la ville dans son cadre métropolitain, ce qui se comprend totalement, la logique aurait été d’attendre, de travailler avec Saint-Etienne Métropole et de développer un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, c’est-à-dire de réfléchir à l’échelle de l’ensemble des communes au développement global de cette agglomération au sein du SCOT.

En cas de révision globale, l’enjeu peut être par exemple de vous poser la question de la réduction des espaces consommés, ce qui est fondamental au titre de la réflexion sur les espaces naturels et les espaces protégés.

Faire un Plan Local d’Urbanisme, c’est se poser la question d’utiliser mieux et moins la surface et notamment les surfaces agricoles et naturelles. En fait, nous avons l’impression que vous partez en catastrophe. Pourquoi ? Parce que vous n’attendez pas les autres communes. De plus, il aurait fallu attendre que le nouveau Plan de Déplacement Urbain qui régit tous nos déplacements soit choisi, parce qu’il va fortement impacter le Plan Local d’Urbanisme.

A titre d’exemple, si une nouvelle ligne de tramway existe, elle changera complètement l’urbanisme autour d’elle. Il est vrai qu’elle se trouve dans l’ancien PDU, mais celui qui va être retenu dans les mois ou années à venir va changer complètement la donne à l’échelle de l’agglomération.

Or, vous démarrez un Plan Local d’Urbanisme sans vous poser la moindre question. Gageons que ce n’est pas simplement pour déclasser tous les espaces boisés classés de la commune qui en a un certain nombre et de forts intéressants. Espérons que votre objectif est bien un objectif équilibré de développement du territoire. En tout cas, vous ne le faites pas avec les autres communes, et c’est très dommageable selon nous.

(…)

Monsieur le Maire, je peux vous rejoindre sur le projet du tramway, parce que c’est un projet urbain et donc une modification profonde du quartier. Par contre, en urbanisme, je ne saurais que vous dire que l’immobilier, c’est tout sauf de la méthode Coué.

On peut croire parfois qu’il suffit de construire et de répondre aux besoins du marché pour qu’ensuite cela se vende. Or, dans le mandat antérieur à celui de Maurice VINCENT, nous avons déjà connu ces effets de tarissement du marché. On met en route un certain nombre d’opérations, on croit refaire la ville et en fait on tarit complètement le marché, parce que le marché stéphanois est dangereux.

Donc, faites comme vous voulez, mais pensez bien que l’immobilier n’est pas de la méthode Coué.

(…)

C’est un débat très intéressant. Je me souviens de la présentation du projet de l’architecte japonais en 2007 qui devait travailler sur Châteaucreux, quand vous étiez conseiller de quartier, et qui prévoyait le déménagement du Chèque Emploi Service sur ce site.

Cependant, je voudrais revenir sur le Plan Local d’Urbanisme pour constater qu’au moment où nous discutons de l’avenir de la planification urbaine de Saint-Etienne, vous vous engouffrez dans quelques endroits de la ville sans développer une vision globale, et en appliquant la méthode Coué consistant à dire qu’en 2014, il y a eu 40 logements privés vendus. Je vous réponds que, cette année, comme dans toutes les villes, il y a eu une crise immobilière ; et que deux ans avant à Saint-Etienne, il sortait 350 logements neufs. Ces deux chiffres sont les deux points maximum.

En effet, si vous sortez 350 logements neufs une année, vous en sortirez 40 deux ou trois ans plus tard. Si j’avais tort, il y aurait des dizaines de promoteurs à Saint-Etienne en train d’investir dans le Scellier, le Duflot, et l’ex-Robien, tous ces dispositifs qui n’ont pas fonctionné à Saint-Etienne.

Nous parviendrons à changer les choses sur notre agglomération, lorsque nous travaillerons globalement sur une péréquation intelligente des taxes foncières et d’habitations. Tout le monde le sait très bien ici.

Actuellement, il faut rappeler que le Gouvernement a quand même le courage de lancer l’expérimentation sur quatre départements. C’est très bien, parce que jusqu’à présent, personne n’a osé le faire. C’est pourtant une des solutions.

Par ailleurs, vous dites qu’il y a trop de logements sociaux. C’est facile à dire, mais c’est vrai puisqu’ils sont vacants. Cependant, souvenons-nous que 83 % des Stéphanois sont éligibles aux logements sociaux.

Quant au débat sur l’avenue Emile Loubet, il est très intéressant, mais on oublie de dire que le bâtiment est richement doté en amiante, et qu’il aurait bien fallu faire quelque chose un jour un l’autre.

J’aurais donc aimé une vision globale sur Saint-Etienne. A titre d’exemple, il est évoqué les aménités qui seront développées. Actuellement, celles qui sont développées en urbanisme, ce sont les parcs, les fontaines et le travail des espaces pour avoir une vision de la ville. Or, nous avons eu un débat sur quelques petits immeubles. Pour moi, ce n’est pas un débat digne d’un PLU.

Olivier Longeon, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts de St Etienne