Les Parcs Naturels Régionaux, Outil de la Transition Ecologique // Vidéo // 24 Octobre 2013
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Les Parcs Naturels Régionaux sont des avant-postes de la transition écologique.
C’est le signe d’une partie de la réussite de cet outil de planification de la politique d’aménagement du territoire.

Les 8 Parcs Naturels Régionaux sont une part de l’identité de Rhône-Alpes.Ils sont des territoires vivants et habités, confrontés à des difficultés et enjeux communs à tous les territoires, néanmoins parfois plus aigus.Les Parcs sont des territoires marqués par un patrimoine et des paysages remarquables, reconnus comme tels :
Crêts du Pilat, Châtaigneraie ardéchoise, Hauts plateaux du Vercors … Les Parcs sont ainsi une réserve de biodiversité originale et même parfois endémique.
Cependant, contrairement aux réserves naturelles et aux parcs nationaux, les parcs naturels régionaux ne sont pas là que pour conserver en sanctuarisant.

Ces territoires doivent assumer leur caractère essentiellement rural et montagnard.
Parfois, ils ont aussi connu une longue période d’anémie démographique, économique et culturelle.
Ils seront aussi plus que d’autres confrontés aux conséquences du changement climatique notamment pour la raréfaction des ressources en eau, la fin des énergies fossiles, la précarité énergétique, la réduction des services publics ruraux, notamment en matière de santé …
Leur agriculture, leur artisanat, l’ensemble des filières et services de ces territoires peuvent se re-déployer.
Les parcs doivent ainsi offrir de bonnes conditions à tous ceux qui souhaitent vivre et travailler au pays.Les parcs sont l’outil pour répondre au slogan « Volem viure al païs »Les parcs n’ont pas vocation à devenir uniquement des espaces récréatifs pour les citadins en mal de nature, pas plus qu’à être des banlieues-dortoirs pour les villes des vallées.
L’enjeu est de valoriser leurs potentiels via le développement d’activités, de services et de liens de proximité mais aussi d’assurer leur adaptation face aux transformations économiques, sociales, environnementales…

Les Parcs sont souvent des laboratoires où s’expérimentent des initiatives ambitieuses. C’est d’ailleurs une de leurs cinq missions principales.
Les équipes de gestion doivent saisir l’opportunité d’être aux avant-postes de la transition écologique.
Jouer ce rôle d’anticipateur et de facilitateur est indéniablement un facteur de réussite.
Pour favoriser

la dynamique des parcs rhônalpins, leurs gestionnaires doivent accentuer leur travail en réseau et diffuser les conclusions et outils issus de leurs expériences à l’ensemble des territoires.
Leurs avancées peuvent en effet innerver l’ensemble des politiques publiques, et pas seulement rhônalpines.

L’apport principal des parcs est et doit être en termes de prospective d’ingénierie, de transversalité… bref de mise en œuvre de l’intelligence collective locale.
Quelques exemples pour illustrer cet esprit parc que nous soutenons.
En matière de mobilités durables, le Pilat a pris une avance certaine dans l’expérimentation et le développement d’activités économiques liées.
Pour cette action, le Parc n’a pas organisé un syndicat mixte ad-hoc mais il a permis d’associer les bonnes pratiques de chacun de ses habitants.
Tout est fait pour faciliter le covoiturage, l’accès aux transports en commun, le co-working …

Autre exemple en matière de circuits courts, déconomie circulaire, le Massif des Bauges, actif dans l’alimentation et l’artisanat, s’est rapproché de ses villes-portes pour proposer une offre conjointe.
La majorité des parcs se sont saisis de l’enjeu énergétique comme les cinq parcs qui ont décidé de s’engager dans le projet de centrales villageoises.
Il s’agit à l’échelle d’un village, d’utiliser les toits pour poser des panneaux photovoltaïques.
Un mode d’emploi pourra ainsi être développé et mis à disposition de tous.

Le PNR des Bauges a élargi et équilibré sa démarche Territoires à énergie positive en associant les agglomérations limitrophes.
Cette opération vise à produire sur le périmètre autant d’énergie, renouvelable, qu’il en est consommé d’ici à 2050.
Les parcs représentent un formidable gisement d’emplois verts, permettant la réduction de l’empreinte écologique : gestion de la biodiversité, tourisme vert, filière bois…Le parc des Monts d’Ardèche ou celui du Pilat cherchent à maintenir les « bistrots de pays », à la fois commerces et lieux de vie culturelle. Ils installent des solutions de télétravail, en partenariat avec les entreprises de la région.

Nous engageons la création de nouveaux parcs, parfois avec difficultés, comme celui des Baronnies provençales mais notre région doit rester en pointe, pas seulement en quantité ou en pourcentage de surface classée. Nous devons faire preuve de davantage d’ambitions et d’exigences afin de stimuler et de généraliser de bonnes pratiques encore trop souvent isolées et limitées.
Par cette délibération, et la loi qui ne tardera pas à être votée, le rôle des parcs évolue passant de laboratoires du développement rural durable à celui d’avant-postes de la transition écologique.
Les Parcs Naturels Régionaux peuvent être des Territoires à développement positif …
Fixons nous
l’objectif d’une réelle autonomie et d’une résilience économiques, énergétiques, agricoles… de ces territoires.

Je terminerais notre intervention par quelques propositions pour parfaire cette délibération :

– La région étant le principal financeur des parcs, il serait meilleur que nous fassions un bilan annuel en commissions des actions menées dans chacun de ces parcs, en précisant le rôle de la région dans leur mise en œuvre ;

– Pour les mêmes motifs, une meilleure organisation avant les réunions parcs apparaît nécessaire. Cela peut notamment passer par la mise en place de temps préparatoires entre conseillers régionaux délégués ;

– Le groupe de travail Parc Naturel Régional a été très actif depuis juin. Nous pensons utile de maintenir cette configuration pour l’élaboration des modalités opérationnelles de cette délibération.

– Un dernier point enfin, qu’il reste pour nous tous à améliorer encore, à savoir la participation citoyenne et la gouvernance.

Intervention au conseil régional Rhône-Alpes d’Olivier Longeon