Dans la dernière version de la révision du PDU (après enquête publique) adoptée le 17 mai 2004 par le Conseil Communautaire de Saint-Etienne Métropole, les Verts ne lisent pas de modifications fondamentales :
La structuration exclusivement en étoiles des transports collectifs autour de 3 ou 4 pôles urbains est conservée ;
Le chapitre 6 sur les modes doux est toujours aussi sommaire ;
De même pour le chapitre 7 sur les déplacements d’entreprise, qui mériterait d’être détaillé si l’on en juge par la fréquence à laquelle revient la question du Versement Transport à Saint-Etienne Métropole ;
De même pour le chapitre 8 sur les transports de marchandises et dont la majeure partie concerne uniquement le diagnostic ;
De même, enfin, pour le chapitre financier qui ne fait qu’invoquer la mobilisation nécessaire et rapide des partenaires, mais qui ne propose aucun partenariat précis et qui révèle – est-ce un secret ? – que les partenaires attendus (l’Etat, la Région, le Département, RFF, …) ne se sont toujours pas engagés pour améliorer les déplacements dans notre agglomération. Comme l’a souligné un vice-président de Saint Etienne Métropole lors du dernier Conseil Communautaire, dans l’Isère, le Conseil Général avait subventionné à 98% la première ligne de tram de l’agglomération grenobloise, et à 50% la seconde.
Heureusement les chapitres 1 à 3 du projet sont plus étoffés. Dans ces chapitres, les Verts notent quelques modifications de détails, le plus souvent assez techniques. Nous en retenons 3 :
Une prévision plus fine des parcs relais destinés à favoriser l’intermodalité entre les véhicules personnels et les transports en commun. C’est une bonne chose ;
A l’opposé nous notons aussi la volonté de ne maintenir plus que 2 lignes de trolleybus, alors que dans la première version (avant enquête publique, en 2003) il était proposé d’en maintenir 3 : ça ne sera pas de nature à diminuer les pollutions locales induites par les transports, quels qu’ils soient ;
Et dans le chapitre 5 une affirmation beaucoup plus prononcée qu’en 2003 d’établir 3 zones de tarification, au moins pour 10 ans, malgré le débat qui a eu lieu au précédent Conseil Communautaire, durant lequel plusieurs élus s’étaient prononcés pour avoir, à terme, une tarification unique sur tout le territoire de SEM.
Mais c’est au chapitre 9 que se trouve l’élément nouveau le plus intéressant : c’est un élément de prospective.
Avec des hypothèses démographiques qui supposent une répartition maîtrisée de la population pour les 10 prochaines années, les simulations nous prévoient, malgré toutes les mesures prévues dans ce plan, un accroissement de l’usage des véhicules particuliers, et donc une baisse substantielle de l’usage des transports collectifs.
Plus précisément, cette étude met en évidence 4 tendances :
Une stagnation de la « part de marché » des transports collectifs entre l’Ondaine et St-Etienne : en fait après une baisse jusqu’en 2006, la remontée nous permettra de retrouver, dans 10 ans, le niveau actuel (grâce au cadencement prévu de la ligne SNCF) ;
Une légère amélioration de la part des transports collectifs dans les déplacements entre St-Etienne et la Plaine du Forez (grâce à un TER bien cadencé) ;
Une dégradation de la part des transports collectifs (amoindrie de 1 point grâce au PDU, mais c’est une dégradation nette quand même) pour les déplacements à l’intérieur de la ville-centre ;
Et partout ailleurs, et c’est là le pire : l’application de ce PDU ne changera rien et n’enrayera pas du tout l’envahissement croissant de l’automobile en ville.
Autant dire que les principaux objectifs des PDU « améliorer la qualité de l’air » et « diminuer le trafic automobile » ne seront pas atteints avec ce PDU. Et il n’est même pas prévu qu’ils le soient, puisque ces données sont issues du plan lui-même.
Dans ces conditions, nous ne sommes pas vraiment convaincus que le Président de Saint-Etienne Métropole conduise notre agglomération vers son développement durable. D’où les questions suivantes :
N’aurait-il pas été nécessaire, à la lecture des résultats de ces simulations sur 10 ans, de revoir fondamentalement ce plan, de façon à envisager de meilleures actions qui orientent réellement notre agglo vers le respect des objectifs des PDU et de la loi sur l’air ?
Notamment, n’aurait-il pas été nécessaire de revoir la structuration exclusive en étoiles autour des 3 ou 4 pôles urbains ?
Et ne serait-il pas urgent de revoir les différents projets d’aménagement routier qui viennent sans aucun doute anéantir tous les efforts consentis du côté des transports collectifs ?