D’ici quelques semaines, les travaux pour l’électrification de la ligne ferrée Saint Etienne – Firminy vont commencer et provoquer une interruption du trafic voyageurs dans la plage horaire 8 h – 16 h.La SNCF profite de ces travaux sur la ligne pour poursuivre sa politique d’ abandon progressif du fret ferroviaire. De moins en moins pratiqué, ce fret pourra ensuite être définitivement abandonné au nom d’une « non rentabilité ».
Le point du fret sur la Loire
Le fret ferroviaire concerne, pour l’arrivage, les produits destinés à la sidérurgie et, pour l’expédition, la ferraille et les bouteilles d’eau (Badoit et St Gobain). Très présente dans la Loire avec le groupe national CASINO, la grande distribution est la grande absente parmi les clients du fret.
Sur l’Ondaine, un trafic non négligeable concerne un transport de billes en plastique en provenance d’Allemagne et d’Europe de l’Est, destiné à l’usine de St Pal St Romain avec 400 wagons par an, soit l’équivalent de 800 camions.
La direction de la SNCF a décidé de réaliser des « économies » en organisant, à partir de décembre 2003, le départ de ces marchandises par camions depuis le Pont de l’Ane à Saint-Etienne ; ceux-ci traverseront l’ Ondaine et la Haute-Loire, déjà victimes d’un trafic routier très chargé.
Un contre-sens écologique
Les Verts de la Loire et de l’Ondaine sont profondément choqués par cette politique de la SNCF qui consiste à délaisser progressivement ce secteur qui de moins en moins utilisé deviendra de facto de moins en moins attractif.
Ainsi, quatre ferrailleurs de St Etienne ne reçoivent pas tous les wagons dont ils auraient besoin pour transporter leur marchandise. Par exemple, un ferrailleur qui transportait de Bellevue à Firminy a vu son trafic réduit de 80 % ! On déplore une baisse générale de 50 % du trafic de ferraille par la SNCF, car cette dernière a choisi de privilégier les grands clients nationaux au détriment des clients locaux.
La SNCF décide par ailleurs d’assurer une desserte tous les deux jours au lieu d’une quotidienne, réduisant la rotation et le nombre des wagons.
Aujourd’hui, des marchés potentiels pourraient être conquis auprès de la grande distribution (transport des eaux minérales, du fioul, des meubles, des produits d’entretien, etc.).
Mais rien n’est fait pour chercher à dynamiser un secteur alors que les discours le valorisent compte tenu de l’augmentation du trafic routier et des contraintes écologiques (loi sur l’air, lutte contre l’effet de serre, entre autres).
Enfin, cette politique d’abandon du rail au profit de la route se fait sans étude économique précise : Il est par exemple prévu de goudronner l’accès au Pont de l’Ane, ce qui va entraîner des coûts supplémentaires.
Une politique contradictoire avec les objectifs de Kyoto
Les Verts de la Loire et de l’Ondaine dénoncent cette politique contraire à tous les engagements de la France à Kyoto pour réduire la production de gaz à effet de serre. Après la canicule de cet été qui est directement la conséquence des grands dérèglements climatiques, il est plus que temps d’ être volontariste en matière de développement des transports collectifs et notamment du fret ferroviaire.
Les Verts s’inquiètent aussi fortement des conséquences très fâcheuses de cette politique à courte vue sur le trafic routier de la Loire. A l’heure où est encore discutée l’opportunité du COSE et de l’A45, il est urgent de lutter contre cette politique désastreuse de la SNCF en matière de fret ferroviaire. Les Verts demandent à la SNCF de revoir sa décision concernant le fret et de se donner les moyens en faveur d’une autre politique de transport des marchandises.
L’avenir du fret est sur les rails !
Anne de Beaumont