CACHOTTERIES , COMPLAISANCES ET RISQUES INDUSTRIELS DANS LE SUD FOREZ
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CACHOTTERIES , COMPLAISANCES ET RISQUES INDUSTRIELS
DANS LE SUD FOREZ

En 89 la société Rivolier créée à St Etienne en 1830 et qui fabriquait des armes est achetée par la société financière AVR (Arnaud Van Robais) .Celui-ci déménage l’entreprise à St Just St Rambert en 1993 après s’être présenté sur la liste conduite par J.F.Chossy aux municipales de 89 (et en avoir démissionné assez rapidement d’ailleurs) .

Cette entreprise est aujourd’hui en tête en France pour la distribution d’armes de chasse et de tir et la vente de tout ce qui tourne autour de la sécurité . Vous imaginez si cela peut marcher à l’heure présente ! Le chiffre d’affaire est de 19 millions d’euros en 2001 ! (40 employés) .
En 2000 la commune vend à cette entreprise des terrains en vue d’un agrandissement au prix de 30 frs le m2 au lieu des 60 frs habituellement pratiqués . Ce projet avait pour but de concentrer sur St Just St Rambert tous les stocks de cartouches et d’amorces dispersés sur divers sites en France soit un dépôt de 10 millions de cartouches ,c’est-à-dire 16 tonnes de matière active . Cet agrandissement dont le permis de construire était déjà déposé depuis 99 connaissait quelques soucis . En effet Rivolier étant une installation classée ,les services extérieurs de l’état étaient consultés . La DRIRE prenait son temps sur ce dossier un peu délicat et la DDE relevait un problème sur le règlement du POS de la commune .
En effet la zone où devait s’agrandir cette société était ouverte aux « installations classées soumises à déclaration préalable » et non donc à celles soumises à autorisation ! (ce qui était le cas de Rivolier) .
Pas de problème notre député-maire de l’époque faisait intégrer une phrase anodine dans une révision programmée du POS : la zone était ouverte « aux installations classées » sans autre précision . Le tour était joué ! Bien sûr cette petite modification avait soulevé une question de notre part mais aucune réponse n’y avait été apportée . Ce n’est que plus tard que le rapport avec Rivolier a pu être fait .

Notre député-maire faisait feu de tout bois et se fendait d’une belle lettre au préfet pour que ses services extérieurs cessent d’embêter ce brave entrepreneur qui allait apporter tant de bonnes choses à la commune .
De son côté le p.d.g. ,M. Van Robais, écrivait beaucoup aussi et menaçait de déménager si on continuait à l’importuner en essayant d’appliquer les lois de la république .

Et puis , dernière catastrophe, la DRIRE se mit dans la tête d’appliquer la loi dite Seveso 2 qui touchait les installations présentant des dangers explosifs ce qui était évidemment le cas de Rivolier .
Le projet de ramener tout le stockage de cartouches et amorces sur St Just St Rambert se compliquait sérieusement .
En attendant des jours meilleurs et que l’accident de Toulouse ait cessé d’attirer l’attention sur ce genre d’activité et comme un sou est un sou , l’entreprise ,pour récupérer les avances de taxes locales d’équipement et autre déjà versées suite au dépôt du permis ,a fait annuler ce permis . Le projet est donc différé pour l’instant .

Tout cela s’est fait ,et c’est ce qui est le plus condamnable ,dans le plus grand secret sans que jamais la population en soit informé : rien sur les raisons de la modification du pos ,rien sur l’existence même de cette entreprise et de son danger potentiel . Ce n’est pas la complaisance qui permet de gérer les installations à risques mais bien l’application transparente des lois .

Narcisse Olle