
Monsieur le Président, Monsieur le Vice président délégué aux transports, mesdames et messieurs les conseillères et conseillers régionaux.
Au moment de l’ouverture de l’enquête publique sur l’avant projet sommaire A 45 ( qui comprend COSE et COL) la pression monte, la CCI de la Loire , non contente de diffuser et faire diffuser sa pétition par tous les moyens nous gratifie de stylos annonçant les 30 mn gratuites entre Lyon et Saint-Etienne (elle oublie le péage et les 30 mn supplémentaires en sortie et à arrivée sur Lyon et Saint-Etienne) et les footballeurs stéphanois se transforment en hommes sandwiches pro a 45..
Dans ce contexte, nous ne pourrons éviter de poser frontalement les questions qui nous divisent, l’avis de la région sur l’A 45 sera sollicité.
Jusque là rien d’ingérable pour notre majorité : nous avons acté notre désaccord sur cette infrastructure et nous savons que sans doute d’ici la fin de la mandature nous pouvons en rester aux déclarations de principe. (Comme nous espérons poursuivre notre travail ensemble après 2010 , la question n’est cependant pas enterrée. )
Ainsi dans Lyon capitale, vous pouvez monsieur le président apparaître avec optimisme dans la colonne des personnalités se prononçant pour l’A 45 . Notons d’ailleurs que pour cet organe de presse, seuls les hommes jouent aux petites voitures, les femmes en sont encore sans doute à habiller leur poupée.
Mais résumons :
– les élus et décideurs de la Loire pensent qu’il faut désenclaver Saint-Etienne pour lui permettre d’accéder enfin au développement économique. Ils apportent là une réponse simple et incantatoire qui leur évite de chercher des solutions justes à des questions compliquées, les élus et décideurs du Rhône et du grand Lyon ne souhaitent pas voir déboucher sur l’agglomération une A 45 contraire à leur PDU et sur un COL impossible à valider.
Les écologistes affirment que cette infrastructure :
– au contraire de permettre le développement économique de Saint-Etienne accélèrera la délocalisation de l’activité vers l’agglo lyonnaise ;
– augmentera l’étalement urbain et la pression foncière sur toutes les zones vertes et agricoles de l’interurbain et de ce fait démultipliera les flux automobiles ;
– détruira des zones naturelles et nuira à l’attractivité touristique du territoire ;
– sera déficitaire et par la question du péage (10euros l’aller/retour) ne résoudra pas les problèmes de saturation de l’A 47 ;
– ira à l’encontre du protocole de Kyoto.
Tous ces arguments et contre arguments sont connus.
Venons en à notre question, monsieur le président .
Le côut de l’A 45 est évalué selon les sources, de 1200 à 1800 millions d’euros.
Chacun sait qu’il n’existe aucune société capable de la construire avec ses propres fonds par ce qu’il y aurait un appel d’offres européen (la commission d’audit financier ayant conclu en 2002 que cette autoroute ne serait pas rentable et qu’il faudrait injecter 86 % en argent public (moitié Etat, moitié territoires locaux). Sur 1 800 Millions d’Euros, cela fait environ 1 500 Millions en impôts .
Nous nous trouverons donc bientôt devant la questions suivante : la Région Rhône-Alpes mettra t-elle les 150 à 300 millions qui lui seront demandés à partir de 2009 ou 2010 ?
Si non, à quoi sert-il de manier la question de l’A 45 comme un gri-gri capable de résoudre tous les problèmes économiques de l’agglomération stéphanoise , puisque l’argent manquera pour la réaliser . Au vu du temps perdu pour une vraie requalification de l’A 47, la posture des politiques se prononçant pour l’A45 sans en annoncer les coûts pour leurs collectivités est dans ce cas de figure, une attitude qui trompe deux fois les riverains et usagers de l’A47.
Si oui , c’est-à-dire si la région participait financièrement à l’A 45 (et nous rappelons ici pour mémoire la hauteur des investissements ferroviaires réalisés par notre région en 2005 (170 M d’Euros) en 2006 (146 M d’Euros) et prévus en 2007 ( 176 M d’Euros)) ; comment justifierez- vous , monsieur le président que ces millions d’euros ne servent pas à financer l’alternative ferroviaire , 4 à 10 fois moins chère que l’option autoroutière et seule conforme à notre accord de mandature : une éco-région inscrite dans le respect du protocole de Kyoto ?
Merci de votre réponse Monsieur le Président.
Jean Philippe Bayon, conseiller régional Vert