Biodiversité, notre assurance vie commune
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// Fiche pratique // Novembre 2010 //

La biodiversité, 1er employeur de France !

La biodiversité engendre 1 emploi sur 6 en France.

40% des activités économiques en dépendent directement (agro-alimentaire, textile, médicaments, tourisme et loisirs, etc.).
Des métiers nouveaux émergent : génie écologique, reconversion de friches industrielles, éducation à la biodiversité…
Un nouveau regard sur la biodiversité multiplie les opportunités d’innovation, qui peuvent mobiliser les acteurs publics, la recherche, les entreprises…

Selon le Groupe d’études sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité.

COMPRENDRE LA BIODIVERSITÉ

La terre est peuplée d’une multiplicité d’êtres vivants : végétaux, animaux, micro-organismes… Cette diversité est parfois visible à l’œil nu : diversité des écosystèmes – déserts, récifs coralliens, forêts, cultures … – et diversité des espèces. La diversité se cache aussi dans les cellules, au cœur des gènes, présents dans tout être vivant.

Cette biodiversité, qui réunit l’Homme et la Nature, est le tissu vivant de la planète. Nous respirons, mangeons, buvons, consommons, créons et innovons grâce à elle. Elle est le garant de notre capacité à vivre à travers les services rendus liés à la qualité de la ressource (eau, air, sol, énergie). Les intérêts que nous avons à sa préservation sont vitaux.

Aux milieux exceptionnels, s’ajoutent des milieux « de nature ordinaire », notamment en milieux urbain, périurbain et cultivé, qui permettent aux espèces de bénéficier de « corridors écologiques » adaptés à leurs besoins alimentaires ou de reproduction. Sans oublier la biodiversité des semences : diversité des espèces animales et des variétés végétales cultivées, dont dé- pend l’alimentation humaine et animale.

6e GRANDE CRISE BIOLOGIQUE DE LA PLANÈTE

De nombreux scientifiques estiment que nous traversons la 6e grande crise d’extinction des espèces. A la différence des 5 crises précédentes, qui se sont étalées sur plusieurs milliers ou millions d’années, la crise actuelle se compte en dizaines d’années et est en grande partie due à l’activité humaine. Selon la « Liste rouge » 2009 de l’Union mondiale pour la nature (UICN), 17291 espèces dans le monde sur les 47677 espèces répertoriées sont menacées d’extinction.

L’Homme ébranle la biodiversité en… :
– détruisant les habitats de nombreuses espèces par la déforestation ou en les morcelant pour une agriculture intensive ou l’urbanisation ;
– détériorant la qualité de la ressource (pollution de l’eau, de l’air, des sols ; rupture des chaines alimentaires).
– surexploitant les ressources (surpêche notamment) ;
– introduisant des espèces exotiques et invasives ;
– accentuant le réchauffement climatique.

UNE RÉPONSE INTERNATIONALE… ET LOCALE

1992 : Sommet de la Terre à Rio.
Adoption de la Convention sur la diversité biologique
2001 : Engagement de l’Union européenne à stopper l’érosion de la biodiversité d’ici 2010
2004 : Stratégie nationale de la biodiversité adoptée par le Gouvernement français
2007 : Grenelle de l’environnement. Un groupe « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » est constitué et préconise une série de mesures, dont la Trame Verte et Bleue
2010 : L’ONU déclare 2010 « Année internationale de la biodiversité »
Oct. 2010 : Conférence internationale de Nagoya (Japon)

UNE STRATÉGIE GLOBALE DE LA BIODIVERSITÉ

Face à cette biodiversité exceptionnelle, nous avons une responsabilité majeure.
Notre Stratégie peut s’articuler autour d’au moins 5 piliers :
– Parfaire la connaissance de la biodiversité et son évolution : recenser les inventaires existants, les compléter, soutenir la recherche, étudier les effets du changement climatique… Créer un Observatoire de la biodiversité.
– Protéger et valoriser la biodiversité et les paysages : créer de nouvelles réserves naturelles, initier des opérations-pilotes pour la restauration d’espèces menacées, favoriser les continuités écologiques régionales et transfrontalières…
– Intégrer la biodiversité dans les politiques sectorielles : aménagement du territoire, agriculture, forêt, eau, mer, pêche, énergie, industrie, transport, tourisme, coopération, recherche, innovation, formation… Lancer la réflexion sur la « bio-conditionnalité » des aides régionales.
– Favoriser une dynamique : soutenir les initiatives des acteurs publics, économiques, associatifs…
– Mobiliser les acteurs : élus, acteurs socio-économiques, associa- tions d’éducation, habitants, visiteurs…

A NAGOYA, LA BIODIVERSITÉ RECONNUE INTERNATIONALEMENT COMME GARANT DU BON FONCTIONNEMENT DE NOTRE PLANÈTE

Octobre 2010 : à Nagoya, la communauté internationale reconnaît que la perte de la biodiversité menace le fonctionnement de notre planète, de notre économie et de l’humanité. Les 193 pays signataires de la Convention sur la diversité biologique reconnais- sent les liens étroits entre l’état de la biodiversité et les grands enjeux internationaux (pauvreté, santé et dérèglement climatique). Ils ont par ailleurs signé le protocole tant attendu sur l’accès aux Ressources génétiques et le Partage des Avantages tirés de leur exploitation (APA).
L’accord est loin d’être parfait et suffisamment contraignant et n’est pas signé par les Etats-Unis. Mais il est une étape décisive dont nous avions tous besoin pour avancer à d’autres échelons.