Depuis désormais un an, nous avons appris à nous priver de certaines de nos libertés, de grands rassemblements familiaux ou conviviaux, du plaisir du voyage, de découvertes touristiques, entre autres. Nous avons appris à maîtriser nos gestes pour protéger nos proches et nos concitoyen·nes, afin de limiter la propagation de la pandémie. Chacun·e a accepté de nombreuses privations et tenté de dépasser son anxiété, avec l’espoir de retrouver dans quelques mois une situation sanitaire vivable.

Mais nous n’avons toujours pas accepté d’être privé·es du sensible, de l’imaginaire, de la poésie et de l’émotion. Frustré·es et malheureux·ses, nous sommes éloigné·es depuis des mois de spectacles, d’expositions, de projections de films, de débats de bord de scène, de partages entre ami·es, d’échanges sur ce que l’art révèle et ce que la culture nous apprend.
Et pourtant dès cet été, les responsables de musées, de salles de spectacles et de cinéma, de lieux d’expositions ont fourni des efforts considérables pour permettre aux spectateurs et spectatrices, aux publics de découvrir des œuvres de création et du patrimoine, d’ici et d’ailleurs. Ils et elles ont organisé des circuits, des jauges de salle réduites, des précautions sanitaires à imposer aux publics, des protocoles rigoureux pour lutter contre la propagation du virus. Des investissements conséquents en temps et en matériel ont été consentis par les lieux culturels, et les équipes se sont formées pour un accueil responsable.

Dans une période anxiogène pour toutes et tous, et en particulier les personnes isolées et les plus fragiles, les familles, les jeunes qui s’interrogent sur leur devenir, les écoliers, les salarié.es assigné.es à résidence, nous avons plus que tout besoin, ensemble, de voir, de sentir, d’écouter, de nous émouvoir, d’être bousculé et interpellé par des propositions artistiques et culturelles.
Au moment où les conséquences du changement climatique se font de plus en plus réelles, où la crise économique et sociale guette, où l’espoir de progrès semble avoir laissé la place à l’incertitude et à la fatalité, nous avons plus que besoin de construire de nouveaux imaginaires, de nouvelles utopies, pour construire les alternatives de demain.

De plus, toutes et tous soulignent la nécessité de reprendre les activités artistiques et culturelles, afin de soutenir les emplois et l’économie de ces secteurs, gravement mis en péril par les deux confinements, et ce en maintenant les soutiens financiers de l’Etat dans cette période de fragilité. Nous avons de fait un devoir de solidarité avec ces équipes culturelles épuisées et démoralisées par l’arrêt de leurs activités.

A Annecy, à Lyon comme à Grenoble et dans les nombreuses villes et villages d’Auvergne et de Rhône-Alpes, la plupart des professionnel.les sont prêt·es pour rouvrir leurs lieux aux publics dans des conditions sanitaires précises.

Le programme culturel défendu par les écologistes au niveau régional comme au niveau municipal place la culture au cœur d’un projet de société plus résilient et plus solidaire. Fabienne Grébert, tête de liste aux élections régionales pour les écologistes, interpelle Monsieur le premier Ministre Jean Castex et Madame la Ministre de la culture Roselyne Bachelot afin que le gouvernement autorise une réouverture progressive de certains lieux culturels.

A ses côtés, Eric Piolle Maire de Grenoble, Grégory Doucet Maire de Lyon, François Astorg Maire d’Annecy et Bruno Bernard Président de la Métropole de Lyon rejoignent cet appel, dans la continuité des nombreuses propositions qu’ils ont faites en responsabilité depuis des mois.
Parce que la crise écologique est aussi une crise de la sensibilité comme l’énoncent les philosophes, (entre autres, Baptiste Morizot dans « Manières d’être vivant »), la culture nous est essentielle pour imaginer le monde qui vient.

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